Aéroport de Charleroi: une affaire de redevance

Philippe Verdonck: "Nous envisageons d'augmenter certains éléments de la redevance." © Belgaimage
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Le nouveau patron de l’aéroport de Charleroi, Philippe Verdonck, a pris ses fonctions. Il a quelques dossiers délicats à régler, donc celui de la faible rentabilité de la plateforme due aux tarifs très bas facturés aux compagnies.

L’aéroport de Charleroi a enfin son nouveau directeur général. Philippe Verdonck a pris ses fonctions officiellement le 1er mai. Le successeur de Jean-Jacques Cloquet avait pris les devants : ” Avant mon arrivée, j’ai rencontré les principaux cadres de l’aéroport ” a-t-il expliqué lors de son deuxième jour officiel.

Le conseil d’administration de BSCA (Brussels South Charleroi Airport) a pris le temps pour trouver un nouveau manager. Il y a eu un intervalle de quatre mois entre la départ de Jean-Jacques Cloquet vers Pairi Daiza et l’arrivée de Philippe Verdonck. Celui-ci est un professionnel de l’aviation : il a travaillé en Belgique pour American Airlines, Jet Airways et Korean Air. Avant de venir à Gosselies, il dirigeait la filiale belge d’un groupe spécialisé dans la manutention cargo, WFS.

Il lui faudra faire preuve de doigté et de diplomatie pour faire évoluer l’aéroport de Charleroi. La plateforme constitue un succès en termes de passagers, avec 8 millions l’an dernier (+ 4%) mais sa faible rentabilité limite ses moyens pour agrandir ses infrastructures. Or, un plan va être développé dans les mois qui viennent pour envisager les infrastructures futures. Avec quel argent ?

La voie la plus évidente serait d’augmenter la redevance par passager facturée aux compagnies aériennes. Elle est la plus basse dans un rayon de 300 km : 2,46 euros par passager, avec un tarif dégressif selon la quantité. Ryanair, qui pèse plus de 80% du trafic, ne paie même que la moitié (1,23 euro) alors que cette redevance est facturée 28 euros à Brussels Airport, 8,4 euros à Liege Airport et 3,7 euros à Luxembourg, un aéroport qui fait pourtant de grands efforts pour attirer les compagnies low cost… ” Nous envisageons d’augmenter certains éléments de la redevance “, a donc déclaré Philippe Verdonck, qui est conscient que l’exercice est délicat car Ryanair peut se montrer volcanique lorsque ce type de frais augmente.

Visite en Italie

L’autre question, liée à celle de la rentabilité, est la position de l’actionnaire privé, Belgian Airport, contrôlé par l’italien Save qui possède par ailleurs l’aéroport de Venise. Le reste de l’actionnariat appartient directement ou indirectement à la Région wallonne ou à des intercommunales. Belgian Airport dispose de 27,65% des parts et a plutôt freiné les gros investissements, estimant leur rentabilisation difficile. Serait-il prêt à vendre ? Ou a-t-il d’autres projets ? ” Je vais aller voir les dirigeants de Save “, promet Philippe Verdonck, qui espère y voir plus clair.

Une bonne nouvelle a aussi salué l’arrivée de Philippe Verdonck : le chantier de la prolongation de la piste a démarré. Il avait été longtemps discuté et reporté. ” Nous pourrons proposer des vols en correspondance vers d’autres villes européennes et développer davantage l’aéroport “, avance le nouveau patron de BSCA. A partir de 2021.

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