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La crise a rendu très frileuses les entreprises

Il n’y a qu’à voir pour s’en convaincre la montagne de cash sur laquelle celles-ci sont assises. Au niveau mondial, le chiffre est bien connu : il y a aujourd’hui 2.800 milliards de dollars qui dorment dans les caisses des plus grandes sociétés mondiales ! Et la Belgique ne fait pas exception. Selon des chiffres récoltés par Graydon, les 150 plus grandes entreprises belges (en termes de chiffre d’affaires) disposaient – au dernier coup de sonde – d’une trésorerie de 26 milliards d’euros.

Bien entendu, comme nous sommes en pleine campagne électorale, les plus radicaux diront qu’il n’y a qu’à se servir, à ponctionner d’une manière ou d’une autre ce cash qui dort. Mais les plus raisonnables savent, en revanche, que si les entreprises regorgent de liquidités, ce n’est pas pour le plaisir d’accumuler de la trésorerie.

D’abord, la crise a laissé des séquelles, et pas mal d’entreprises veulent diminuer leur dépendance auprès des banques, d’où ce matelas de cash qui peut servir en cas de coup dur ! Ensuite, ce cash démontre aussi que si les entreprises restent frileuses et n’investissent pas ou pas assez, c’est parce que la demande n’a pas encore repris de vraies couleurs en zone euro. A quoi bon investir si votre carnet de commandes reste faiblard ?

Et puis, il y a une autre raison pour expliquer la prudence des entreprises belges, et donc leur excès de cash. Il faut savoir que les entreprises vivent parfois dans la hantise de devoir faire face à d’éventuelles faillites de clients ou à des problèmes de paiements de factures. Ainsi pour éviter qu’une grande faillite provoque des problèmes dans leurs comptes, nos entreprises accumulent les liquidités pour ne pas en manquer. Voilà en résumé pourquoi les entreprises belges jouent à l’écureuil ces dernières années. Pour ma part, j’y vois plutôt un signe pour rester optimiste : cela veut dire que nos entreprises sont bien gérées, et que quand la confiance des consommateurs sera de retour durablement, les carnets de commandes vont automatiquement se regarnir, et toutes ces entreprises seront prêtes à réinvestir. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que la météo économique soit à la hauteur de la météo tout court.

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