Wendel peut être conservé

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Que pensez-vous de Wendel?”

L’histoire de Wendel, qui fut jusqu’en 1974 le premier producteur d’acier de France, remonte à 1704. Le holding a vu le jour après la nationalisation de la société. Son principal actionnaire est la famille Wendel, qui détient 39,3% des actions et 52,42% des voix. La position la plus importante de Wendel est sa participation de 35,6% dans Bureau Veritas, laquelle valait au 30 juin 4,25 milliards d’euros, soit environ 50% de la valeur nette d’inventaire du holding. Wendel a investi depuis 1995 dans l’entreprise de certification belge 397,3 millions d’euros, une mise dont la valeur a été multipliée par plus de 10. Les marges bénéficiaires de Bureau Veritas sont stables et sa croissance est assurée par des acquisitions ciblées; le développement durable promet d’être un pôle de croissance supplémentaire. L’action a grimpé de 31% cette année mais à un rapport cours/bénéfice attendu de 29,6, elle est assez onéreuse.

Avec le produit de la cession d’une position importante dans Saint-Gobain entre 2016 et 2019, Wendel a fait passer son endettement net de 3,43 milliards d’euros fin 2015 à 832 millions au 30 juin. L’autre moitié de la valeur nette d’inventaire du holding est investie dans des entreprises non cotées. Il s’agit, dans l’ordre de leur contribution au bénéfice, de Stahl (chimie), Constantia Flexibles (emballages flexibles), Cromology (peinture décorative), CPI (formations) et IHS (télécommunications). Le portefeuille de participations a peu évolué (4,8 milliards d’euros) depuis la fin de 2017. C’est pourquoi Wendel axe sa stratégie 2021-2024 sur la réalisation de sept à 10 investissements, de 150 à 500 millions d’euros chacun, en Europe occidentale (principalement, en France) et en Amérique du Nord. Le premier (216,7 millions d’euros dans le spécialiste français des sols Tarkett, coté en Bourse) a été annoncé en avril.

L’action fait actuellement l’objet d’une décote de 40,6%, alors que la moyenne sur 10 ans est de 28,4%. Sans doute faut-il voir là l’effet conjugué de la valorisation de Bureau Veritas, de la stagnation du portefeuille d’entreprises non cotées et de la crainte d’investissements onéreux, tard dans le cycle haussier long. Le rendement en dividende est de 2,4% brut. Vu la décote, les positions peuvent être conservées mais nous ne sommes pas, fondamentalement, acheteurs (rating 2B).

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