Danny Reweghs

Vendre ses titres en mai… ou pas

Danny Reweghs Journaliste

Au vent de panique qui a soufflé en mars a succédé en avril une reprise presque aussi impressionnante, sur les marchés boursiers. L’étiage nous semble avoir été atteint dès la fin mars, de sorte qu’ils ne devraient plus baisser sensiblement.

Nous évoquions début avril dans cette rubrique le combat titanesque auquel se livrent les banques centrales, qui, sur fond de grave récession de l’économie mondiale provoquée par le confinement planétaire, veulent à tout prix éviter une nouvelle crise bancaire et financière, à l’image de celle de 2008-2009.

Réserve fédérale américaine (Fed), Banque centrale européenne (BCE), Banque du Japon, etc.: toutes sont intervenues massivement pour maintenir le système financier à flot. Jerome Powell (Fed) et Christine Lagarde (BCE) ont été clairs: les gouvernements et, surtout, les banques centrales, doivent soutenir les marchés boursiers. En mars, les principales banques centrales avaient acheté pour 1.400 milliards de dollars d’obligations, pulvérisant le record mensuel (270 milliards) établi en avril 2009.

Au vent de panique qui a soufflé en mars a succédé en avril une reprise presque aussi impressionnante. La semaine dernière, il semblait que la lutte avait tourné à l’avantage des banques centrales – l’adage boursier Don’t fight the Fed (“Ne pas combattre la Fed”) semblait donc se vérifier. C’était compter sans la menace proférée par Donald Trump de s’attaquer à nouveau à la Chine au motif qu’elle aurait menti sur les origines du Covid-19, une annonce qui a replongé les investisseurs dans le doute. Les cours, qui avaient pris un peu trop rapidement de la hauteur, ont donc retrouvé des niveaux plus réalistes.

Vendre en mai, vraiment?

Nous estimons que l’étiage a été atteint dès la fin mars – plus tôt qu’escompté, donc – et que les marchés boursiers ne devraient donc plus baisser sensiblement. Au début du mois de mai de chaque année, nous nous interrogeons sur le bien-fondé d’un autre adage, l’un des plus connus en matière boursière : Sell in May and Go Away (“Vendre en mai et s’en aller”). Aujourd’hui, maints pays rouvrent progressivement leur économie, ce qui est synonyme à la fois d’espoirs et de perspectives. Nous allons donc sans doute assister à un afflux plus massif encore de liquidités, peut-être interrompu par l’une ou l’autre vague de ventes, vers les marchés d’ici à l’été. Certes, le retour de l’économie à la normale connaîtra selon toute vraisemblance des hauts et des bas et les marchés ne renoueront pas encore avec leur pleine activité, mais vendre en mai 2020 ne nous semble pas opportun.

Ce mois de mai pourrait être riche en opportunités d’achat

Si pour un économiste, ce point de vue a de quoi surprendre, l’analyste vous confirmera que les signaux annonçant une hausse des marchés boursiers sont extrêmement nombreux. Les favoris qui composent notre liste se sont très bien comportés ces dernières semaines. Il aurait donc été préférable de travailler sans limites, voire avec des limites plus larges, pour que davantage d’ordres soient d’ores et déjà exécutés, mais nous nous en tiendrons pour l’heure à notre stratégie, ce qui devrait nous permettre de saisir de nouvelles opportunités. Ce mois de mai pourrait même être riche en occasions d’achat.

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