Une banque d’avance

L’an dernier, le secteur bancaire a une nouvelle fois connu une passe difficile, au terme de laquelle l’indice Stoxx600 Banks affichait un return de -36,5% (depuis août 2015), contre -6% pour l’indice Stoxx600. La plupart des banques se sont toutefois adaptées à leur nouvel environnement.

Ces dernières années, nous avons accordé très peu d’attention, voire aucune, au secteur bancaire, et dans une moindre mesure encore au secteur bancaire européen. Nous avions déjà perdu toute confiance en lui avant la crise financière de 2008-2009. Après une première phase de redressement, les valeurs financières européennes ne se sont pas du tout bien comportées ces dernières années. L’an dernier, le secteur a une nouvelle fois connu une passe difficile, au terme de laquelle l’indice Stoxx600 Banks affichait un return de -36,5% (depuis août 2015), contre -6% pour l’indice Stoxx600, soit un écart de pas moins de 30% en l’espace de douze mois. Sur deux ans, la différence atteint même 42% et sur cinq ans, 69%! Pour une sous-performance…

Comme dans de nombreuses situations similaires, les Européens n’ont pas pris suffisamment au sérieux l’assainissement des bilans bancaires après la crise. Ils ont suivi davantage le modèle japonais que l’américain. Au sein de l’Union européenne, de trop nombreux organismes semblent encore s’apparenter à des banques parées d’une quantité insuffisante de réserves. Le secteur bancaire italien, surtout, est encore très malade et largement sous-capitalisé.

Dans la lutte contre la récession et la déflation, les taux négatifs de la Banque centrale européenne ne sont évidemment pas d’une grande aide, au contraire, dans la mesure où ils limitent la capacité de bénéfice. Le modèle d’affaires du secteur avait du reste été déjà gravement affecté par la crise bancaire. En juin, le Brexit fut un nouveau coup dur, qui a provoqué une nouvelle vague de panique dans le secteur financier.

Les tests de résistance réguliers qu’effectue l’EBA ont pour objectif de juger de la résistance des banques européennes en cas de crise. À l’issue des tests de cet été, la plupart des banques s’en sortent relativement bien. Toutes les banques ne sont cependant pas soumises à ces tests, et les scénarios proposés ne sont pas tous aussi stricts, ce qui suppose que le test ne peut exclure avec certitude le scénario d’une crise bancaire européenne dans un futur proche.

Mouvement de redressement

Les moins bonnes performances du secteur financier ces derniers mois et années sont extrêmes, cependant. Qui plus est, les résultats semestriels _ particulièrement aux Pays-Bas _ attestent que dans ce contexte certes riche en défis, il est encore possible de réaliser des bénéfices généreux. Les chiffres de KBC, ING et ABN-Amro, notamment, étaient en effet rassurants. Il est manifeste que la plupart des banques se sont adaptées à leur nouvel environnement et que leur valorisation moyenne souffre de la contreperformance des plus mauvais élèves de la classe (comme Deutsche Bank), qui n’ont fait leur travail qu’à moitié.

L’un des catalyseurs du mouvement de redressement devra être une solution pour venir en aide aux banques italiennes. L’UE et l’Italie se chamaillent depuis plusieurs mois déjà pour décider de la façon dont la recapitalisation de ces banques doit s’organiser. Le compromis à l’européenne (solution satisfaisante à moitié) semble à nouveau inévitable. Cela sera cependant suffisant, selon nous, pour offrir un redressement au secteur. Nous préconisons un investissement dans le tracker iShares Stoxx600 Banks (14EUR; cotation à Francfort; cours le plus haut et le plus bas sur 12mois: 21,8 et 12,1EUR; code ISIN DE000A0F5UJ7), qui réplique l’indice Stoxx600, largement sanctionné, pour miser sur ce redressement.

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