Un peu de cryptomonnaies en portefeuille

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La rédaction de l’Initié répond à la question d’un abonné: “Est-il possible d’investir en cryptomonnaies à l’aide de “trackers”?”

Oui, mais parce qu’il s’agit d’une classe d’actifs encore jeune et, surtout, que la FSMA, l’autorité belge des marchés financiers, s’en méfie, les possibilités d’y investir en Belgique sont peu nombreuses. La FSMA attire l’attention des investisseurs sur le fait que le bitcoin, la cryptomonnaie la plus échangée, n’est pas encore un moyen de paiement légal, sur les risques de fraude et de piratage, et sur l’énorme volatilité des cryptomonnaies. Elle n’autorise pas la commercialisation active de trackers axés sur les cryptomonnaies.

Ainsi, le 21Shares Crypto Basket Index (ticker HODL), un tracker suisse coté en Bourse qui suit cinq grandes cryptomonnaies, n’est proposé par aucun intermédiaire financier belge, à notre connaissance. Au moins trois trackers de ce type sont disponibles en Belgique, mais ils ne suivent que l’évolution du bitcoin. Le premier est le VanEck Vectors Bitcoin ETN. Il s’échange sur la Bourse de Francfort, où il porte le code ISIN DE000A28M8D0 (cours actuel: 26,3 euros). Les frais de gestion y sont de 2% l’an. Il est disponible en Belgique par l’intermédiaire de Bolero et de Binck. Le deuxième est le BTCetc Bitcoin ETC. Il se négocie sur la même Bourse que le précédent et porte le code ISIN DE000A27Z304 (cours: 46,9 euros). Les frais de gestion sont fixés à 2,5% l’an. Bolero et Keytrade vous y donneront accès. Enfin, il y a le XBT Bitcoin Tracker One, qui s’échange, lui, sur la Bourse de Stockholm, où il porte le code ISIN SE0007525332. Ici aussi, les frais de gestion sont de 2,5%. Bolero et Binck le proposent, mais sachez qu’une part coûte très cher (2.310 euros). En principe, ces trackers sont couverts à 100% par des bitcoins, mais il arrive que les gestionnaires recourent à des contrats dérivés. Ils présentent, indépendamment de l’évolution du cours du bitcoin, un risque de contrepartie.

Le cours du bitcoin s’est envolé ces derniers mois, passant de 10.300 dollars fin août à 56.485 dollars lorsque nous écrivions ces colonnes. Une hausse qu’expliquent le troisième halving (diminution de moitié de la prime de minage, que perçoivent les mineurs, qui fabriquent la cryptomonnaie) du bitcoin, lequel a eu lieu en 2020, et surtout, l’intérêt croissant de grands investisseurs (comme Paul Tudor Jones, Stanley Druckenmiller ou encore Kjell Inge Roekke) et de grands groupes (Tesla, Paypal ou MicroStrategy, par exemple) pour la cryptomonnaie, qu’ils considèrent comme un moyen de paiement ou comme une voie alternative aux liquidités.

Les cryptomonnaies pourraient rester orientées à la hausse un temps encore, mais nous pensons qu’un nouveau halving menace, et cette fois il concerne le prix du bitcoin. Si à nos yeux les métaux précieux constituent l’unique rempart face à la dette mondiale, nous ne nous opposons pas à un investissement en cryptomonnaies, pourvu que ce soit dans une optique de diversification du portefeuille.

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