Danny Reweghs

Un été froid (pour les Bourses)

Danny Reweghs Journaliste

Comme souvent, les écarts s’expliquent surtout par l’évolution des résultats des entreprises. Les résultats d’exploitation américains continuent d’évoluer d’une manière particulièrement favorable alors qu’en Europe, les chiffres sont généralement décevants.

L’été n’a jamais été aussi chaud – du moins, sur le plan de la météo. En Bourse, en revanche, le ciel reste sombre et l’année se traîne, sans vraiment trouver sa vitesse de croisière. La plupart des marchés européens ont cédé quelques pour cent depuis le 1er janvier. Les indices asiatiques ont fait pire encore. La peur d’une escalade du conflit commercial mine la confiance des investisseurs. Wall Street, elle, se porte excellemment bien: l’indice Standard & Poor’s 500, qui enregistre un gain confortable depuis le début de 2018, frôle son record absolu.

Une saison décevante

Comme souvent, ces écarts s’expliquent surtout par l’évolution des résultats des entreprises. Les résultats d’exploitation américains continuent d’évoluer d’une manière particulièrement favorable (ils sont de surcroît soutenus par l’allégement sensible de l’impôt des sociétés) alors qu’en Europe, les chiffres sont généralement décevants. C’est d’autant plus vrai en Belgique, où l’indice BEL 20, qui affiche un repli de 8% depuis le 1er janvier, sous-performe le reste de la zone. Plusieurs éléments contribuent à expliquer ces résultats en demi-teinte:

· Le coup de mou du dollar: les entreprises européennes en général et belges en particulier étant largement tournées vers l’exportation, les cours de change, et avant tout celui du dollar, ont une incidence sur leurs résultats. Si la devise américaine se redresse depuis le mois de mai, son accès de faiblesse n’en a pas moins pesé sur les chiffres durant la majeure partie du premier semestre.

· Hausse des prix des matières premières: les matières premières se négocient souvent en dollar. L’amélioration, l’an dernier, de la conjoncture mondiale, avait permis aux prix de la plupart d’entre elles d’augmenter. Avant que l’éclatement du conflit commercial ne provoque leur repli.

· Numérisation/e-commerce: la hausse de Wall Street est principalement portée par les géants technologiques, dont la capitalisation boursière s’est envolée. Mais la tendance au tout-au-numérique fait dans de nombreux secteurs énormément de victimes, dont le chiffre d’affaires et le bénéfice sont sous pression.

· Ambitions démesurées: l’année avait commencé sur une note optimiste et des projections ambitieuses. Celles-ci n’ayant pas été suffisamment revues à la baisse au premier semestre, plusieurs mauvaises surprises n’ont pu être évitées.

Le dollar et les cours des matières premières se redressant désormais (la base de comparaison s’est améliorée), les pronostics sont plus favorables. Si le conflit commercial ne dégénère pas et que les problèmes ne s’étendent par conséquent pas aux marchés émergents, il est très probable que la situation s’améliore et que les bonnes surprises se multiplient.

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