ThromboGenics & Texaf

L’action ThromboGenics a de nouveau le vent en poupe. Le redressement est-il amorcé ?

Après une longue baisse, l’action ThromboGenics s’est effectivement stabilisée ces derniers mois. Rien ne dit cependant que le plancher (6,02 EUR en octobre 2014) a été atteint. Il est clair que les résultats annuels – qui seront publiés le 12 mars – seront décevants. Dans le rapport annuel qui vient d’être publié par Novartis (dont la filiale Alcon assure la distribution de Jetrea, un médicament pour les yeux, en dehors des Etats-Unis), il faut en tout cas chercher à la loupe la moindre référence au Jetrea. La commercialisation se déroule donc moins bien qu’escompté chez Alcon aussi, malgré la vente conjointe avec le Lucentis. Cependant, nous détectons ces derniers temps plusieurs signaux qui nous confortent dans notre conviction qu’il y a plus de probabilité que l’action soit une bonne qu’une mauvaise surprise en 2015. Tout d’abord, il y a eu, en octobre, les commentaires positifs de la communauté scientifique à l’American Academy of Ophtalmology de Chicago. Début janvier a suivi la nomination de Dominique Vanfleteren au poste de directeur financier (CFO). Le nouveau CFO possède un profil solide, comme en témoignent ses longs états de service chez GlaxoSmithKline et UCB. Thrombo mise à présent sur la réalisation des objectifs formulés précédemment : un chiffre d’affaires (CA) de 30 millions EUR et un seuil de rentabilité atteint aux Etats-Unis en 2016, un cash-flow opérationnel positif en 2017 et un CA de 100 millions EUR pour le groupe d’ici à 2019. Les coûts ont été réduits et l’approche commerciale a été réorientée aux Etats-Unis. La nouvelle direction place l’accent sur un groupe plus limité d’ophtalmologues qui utilisent le Jetrea régulièrement et avec succès. Les patients seront mieux informés et plusieurs études de phase IIIb/IV sont en cours, à la fois aux Etats-Unis et en Europe (Alcon). Les résultats doivent accroître la confiance dans l’efficacité et la sécurité du Jetrea pour le traitement de l’adhérence vitréomaculaire (AVM), mais aussi convaincre de l’utilité de rompre avec le traitement “watch & wait”. La direction est persuadée de pouvoir trouver de nouvelles applications pour le Jetrea et voit surtout du potentiel dans le traitement de la rétinopathie diabétique : une maladie oculaire fréquente, pour laquelle il n’existe actuellement pas de traitement et qui peut mener à la cécité. Au contraire de l’AVM, il n’existe pas de traitement alternatif pour ce groupe cible beaucoup plus important. Une étude de phase II sera lancée au 2e semestre. Nous avons choisi de maintenir l’action dans le portefeuille modèle l’an dernier, sachant que nous devrions faire preuve de patience pour assister à un redressement substantiel du cours. Nous attendons une amélioration des ventes pour relever la note. Conserver/attendre (2C).

Dois-je m’inquiéter de l’impact des graves troubles qui ont éclaté la semaine dernière au Congo sur mes actions Texaf ?

Ce n’est pas la première fois – et ce ne sera sans doute pas la dernière – que des troubles au Congo pèsent sur le cours de Texaf. En cause cette fois : les projets de recensement qui pourraient empêcher la tenue d’élections présidentielles de l’an prochain – pour lesquelles le président actuel Kabila ne peut plus se porter candidat après deux mandats. Sous la pression de la rue, le passage relatif au recensement a entre-temps été supprimé de la loi électorale, ce qui a désamorcé la situation, pour l’instant du moins. Ces événements nous rappellent cependant qu’une action Texaf n’est pas un investissement “ordinaire”. Comme par le passé, nous pensons cependant que ce creux passager s’avérera plus tard une excellente fenêtre d’entrée. D’autant que l’action a déjà baissé de 25% depuis mai de l’an dernier. Le cours avait alors atteint un sommet historique après la signature d’une déclaration d’intention relative à la vente d’Imbakin pour 19,5 millions EUR (6,11 EUR par action). Imbakin est une créance reconnue sur l’Etat congolais d’une valeur de 51 millions EUR hors intérêts. Une plainte de Cobepa (qui recevrait également 12 millions EUR sur la vente d’Imbakin) avait cependant suspendu la scission d’Imbakin dans une société distincte, non cotée en Bourse, alors que l’opération avait été approuvée par l’assemblée annuelle. Quelques semaines plus tard, l’acheteur potentiel d’Imbakin renonçait à ses projets. Nous espérons que le litige avec Cobepa sera rapidement réglé. La scission pourra alors être réalisée, au terme de laquelle chaque actionnaire recevra une action Imbakin par action Texaf – les actions Imbakin seront cependant négociables en ventes publiques, et donc pas sur Euronext Bruxelles. Reste à savoir si la vente reviendra à l’ordre du jour. Après l’entrée du groupe chinois CHA dans son capital, Texaf va accélérer le développement du portefeuille immobilier au cours des années à venir. La nomination d’un nouveau directeur démontre également l’intention du groupe de conserver la carrière de calcaire Carrigrès, dont les cash-flows libres attrayants – environ 2 millions EUR par an – seront affectés au développement du portefeuille immobilier. Nous continuons à recommander l’action à tout investisseur à long terme à la recherche de valeur. Digne d’achat (1B).

Partner Content