Profiter du faux pas

Les valeurs énergétiques européennes n’ont pas été à la fête l’an dernier. En cause : les multinationales pétrolières et gazières, qui se montrent plus économes de leurs investissements que par le passé. Pour les actionnaires de Technip, c’est surtout la fin de l’année qui s’est avérée difficile. Jusqu’au début du 4 trimestre, ils avaient en effet pu échapper à la valse des corrections. Mais les perspectives pour 2014-2015 ont déclenché une baisse d’environ 25% à la fin de l’an dernier. Dans le monde des services pétroliers, le groupe français Technip, avec ses 38.000 salariés, est un acteur déterminant qui possède d’importants atouts. Le premier est l’étendue de son champ d’activités, qui permet aux Français de se positionner comme un one-stop shop à même de soutenir les entreprises énergétiques de la construction des sites de forage à leur exploitation finale. Technip possède en premier lieu une division Offshore/Onshore. La première activité consiste à installer des plateformes pétrolières en mer, la deuxième concerne surtout le LNG et le gaz de schiste. La division Subsea, de son côté, opère dans le domaine des conduites flexibles. Dans ce domaine, Technip compte parmi ce qui se fait de mieux au monde avec une intégration verticale unique de la conception de conduites flexibles utilisées pour les forages en haute mer. Presque tous les géants gaziers et pétroliers nationaux et internationaux sont d’ailleurs clients du fournisseur français de services pétroliers (Exxon Mobil, Total, BP, Petrobras…). Le deuxième atout du groupe est sa présence mondiale. Technip est actif sur tous les continents, et ce, depuis des décennies. Ainsi, le groupe a autant d’employés en Asie, où il est présent depuis 1982, qu’en Europe (8900). En Amérique du Nord (3900 employés) et en Amérique du Sud (4300 employés), son implantation date des années 1970. Sur la base du carnet de commandes au 30 septembre 2013, les “Amériques” sont d’ailleurs devenues la première région géographique du groupe (part de 32% contre 18% en 2006).

Pression temporaire sur les marges

Pour les divisions Offshore/Onshore et Subsea, l’entreprise affichait à la fin du 3e trimestre de l’an dernier un carnet de commandes de 8 milliards EUR, réparti entre des dizaines, voire des centaines de projets. Les analystes et les investisseurs ont cependant été déçus de la pression sur les marges mises en perspective pour cette année. La direction a indiqué attendre une marge EBIT “exceptionnellement basse” d’environ 5% dans la division Subsea au 1er trimestre 2014. Elle devrait ensuite se redresser pour s’établir aux environs de 12% sur l’ensemble de l’exercice. Les analystes tablaient cependant sur une marge de 15% pour la division Subsea cette année. En 2013, la marge devrait fluctuer aux alentours de 14%. Subsea prend à son compte un peu moins de la moitié du CA du groupe, mais deux tiers du bénéfice. En effet, les marges sont moitié moindres dans la division Offshore/Onshore, où elles fluctuent entre 6 et 7%. Les analystes ont abaissé leurs prévisions en matière de bénéfice pour cette année de 10 à 15% (13% en moyenne), mais la réaction en Bourse a été nettement plus violente. Selon les analystes, la croissance du bénéfice en 2014 s’établirait plutôt à proximité de 5%. Pour 2015, Technip se montre carrément optimiste, avec des marges de 15 à 17% dans la division Subsea.

Conclusion :

Grâce à sa bonne diversification géographique, Technip est moins dépendant du ralentissement des services pétroliers européens. à 21,5 fois le bénéfice attendu pour 2014 et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels (EBITDA) de 6,5, le marché a surréagi à la pression sur les marges qui s’annonce début 2014. Nous relevons l’avis d’un cran et intégrons l’action dans la Sélection de l’Initié.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1C

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