Tabler sur une poursuite de l’appréciation du dollar canadien

Jusqu’au 27 décembre, nous analysons chaque jour une devise: son évolution en 2019 et ce qu’on peut en attendre l’année prochaine. Après le dollar américain, hier, c’est au tour du voisin canadien.

Comme de nombreux pays occidentaux, le Canada est confronté au vieillissement de sa population et tente d’y remédier en recourant à l’immigration. Le pays accueillera ainsi un million de migrants au cours des années à venir, principalement via des programmes économiques; les réfugiés seront minoritaires.

La banque centrale canadienne a amorcé son cycle de hausse des taux mi-2017, avec cinq relèvements qui ont porté le taux de 0,5% à 1,75%. L’objectif est surtout d’éviter une flambée inflationniste – qui paraît inéluctable dans un contexte de (quasi) pleine utilisation des capacités. La Banque du Canada semble avoir réussi son pari, puisque la hausse des prix est désormais inférieure à 2%.

Qu’attendre de l’économie?

L’activité économique se contracte presque partout dans le monde, mais le Canada fait exception. La croissance économique annuelle s’élevait à quelque 1,7% en 2019. L’économie se portera tout aussi bien, voire mieux, en 2020: le FMI table sur 1,8%. L’inflation devrait s’établir au milieu de la fourchette de 1 à 3%. En l’absence de détérioration significative des perspectives économiques mondiales, la Banque du Canada pourra sans doute laisser inchangé le taux à court ou moyen terme. La crainte d’une bulle dans l’immobilier semble excessive. Le risque de surchauffe devrait normalement diminuer l’an prochain.

Comment évoluera le CAD?

Le dollar canadien (CAD) a gagné près de 10% cette année, à 1,46 CAD pour un euro. Il est encore loin de son sommet de 2015, lorsque la monnaie unique valait seulement 1,30 CAD. Il reste donc une marge d’appréciation de 10%. Un retour à ce sommet paraît peu probable dans l’immédiat, mais une consolidation progressive de la monnaie canadienne est parfaitement possible ces prochains mois. Seul un ralentissement brutal et inattendu de la croissance américaine pourrait changer la donne et tempérer l’optimisme suscité par le CAD.

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