Secteur financier américain

On investit à nouveau dans ce secteur. Analyse des trois plus grands trackers américains.

C’est enfoncer une porte ouverte que d’affirmer que la rentabilité des banques est sous pression, en particulier dans les activités bancaires classiques où elles gagnent de l’argent sur l’écart de taux entre les fonds prêtés et les dépôts. Actuellement, l’excédent de dépôt doit souvent être placé à un “taux sanction” (taux négatif sur les dépôts) auprès des banques centrales. C’est notamment le cas en Europe et au Japon. Simultanément, les taux que peuvent facturer les banques sur les nouveaux crédits sont très bas en raison du niveau plancher des taux à long terme. En fonction de leurs modèles opérationnels, la plupart des banques ont naturellement d’autres sources de revenus. Pensons aux activités dans les assurances ou à l’investment banking. Mais en tout cas, pour ce qui concerne le modèle bancaire classique, leur sort est lié au bon vouloir des banques centrales.

Peser le pour et le contre

La dernière réunion de Jackson Hole, la grand-messe annuelle des dirigeants de banques centrales, a ravivé l’espoir d’un relèvement des taux. La probabilité d’un nouveau relèvement des taux à l’issue de la prochaine réunion monétaire de la Réserve fédérale les 20 et 21septembre est sans nul doute très faible, mais pas inexistante. Après le rapport sur le marché du travail américain plutôt décevant de vendredi dernier, un relèvement des taux pour la fin de l’année (réunion de la Fed des 13 et 14décembre) semble plus probable.

Le marché estime cependant que le processus de normalisation de la politique monétaire va peu à peu reprendre. Une augmentation progressive des taux pourrait favoriser le secteur financier. Qu’elle intervienne en septembre ou en décembre n’a finalement pas grande importance. Pendant la dernière semaine d’août, les entrées de capitaux dans les trackers qui reflètent l’évolution des indices des entreprises du secteur financier ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre de l’an dernier.

Nous analysons les trois plus grands trackers (américains) de ce segment. Dans un prochain numéro, nous nous intéresserons à leurs pendants européens.

Financial Select Sector SPDR ETF

Ticker : XLF

Bourse : NYSE Arca

Première cotation : décembre 1998

Actifs sous gestion : 16,3 milliards USD

Volume moyen : 40,9 millions

Performance depuis le 01/01/2016 : +3,7%

Performance sur 12 mois : +8,1%

Performance sur 3 ans : +32,9%

Frais annuels de gestion : 0,15%

Ce tracker émis par State Street SPDR est coté depuis 1998 sous le ticker XLF. L’ETF reflète la performance du Financial Select Sector Index, qui compte actuellement 93actions. Parmi celles-ci, les dix plus grandes participations affichent un poids total de près de 45%. Les frais annuels de gestion sont inférieurs à la moyenne du marché: 0,15%. Le tracker est presque exclusivement américain, même si la grande majorité des entreprises de l’indice ont également des activités internationales. Il s’agit de banques, d’assureurs, de sociétés immobilières et de fournisseurs de services financiers.

Le top 5 se compose comme suit:

1. Berkshire Hathaway B

2. JP Morgan Chase

3. Wells Fargo

4. Bank of America

5. Citigroup

Vanguard Financials ETF

Ticker : VFH

Bourse : NYSE Arca

Première cotation : janvier 2004

Actifs sous gestion : 3,7 milliards USD

Volume moyen : 435000

Performance depuis le 01/01/2016 : +5,9%

Performance sur 12 mois : +10,6%

Performance sur 3 ans : +35,6%

Frais annuels de gestion : 0,12%

Cet ETF de l’émetteur Vanguard est coté depuis déjà plus d’une décennie et a pour ticker VFH. L’indice sous-jacent est le MSCI US Investable Market Financials 25/50. La méthodologie 25/50 de MSCI implique qu’aucune action individuelle n’a un poids supérieur à 25% au sein de l’indice. De plus, le poids total de toutes les participations ayant un poids individuel de plus de 5% ne peut pas dépasser 50%. Ces mesures doivent bien entendu garantir une diversification suffisante. Et celle-ci impressionne avec un indice sous-jacent qui compte 572actions dont le top10 affiche un poids total de 32%. VFH se distingue avec des frais annuels de gestion de seulement 0,12%, encore plus faibles que XLF. Les rendements historiques sont également légèrement plus élevés.

Parmi les cinq plus grandes participations individuelles, nous retrouvons les mêmes noms que chez XLF, même si l’ordre est différent :

1. Wells Fargo

2. JP Morgan Chase

3. Berkshire Hathaway B

4. Bank of America

5. Citigroup

SPDR S&P Banks ETF

Ticker : KBE

Bourse : NYSE Arca

Première cotation : novembre 2005

Actifs sous gestion : 2,47 milliards USD

Volume moyen : 3,3 millions

Performance depuis le 01/01/2016 : +2,1%

Performance sur 12 mois : +4,9%

Performance sur 3 ans : +20,2%

Frais annuels de gestion : 0,35%

Cet ETF, également émis par State Street SPDR sous le ticker KBE, est le troisième plus grand tracker dans le segment financier. La valeur sous-jacente est le S&P Banks Select Industry Index. Cet indice comprend des institutions financières qui se concentrent principalement sur le marché américain local. L’indice compte actuellement 64actions, dont aucune n’a un poids supérieur à 2,7%. Le poids cumulé du top10 reste limité à moins de 26%. Avec des frais annuels de gestion de 0,35%, KBE est cependant plus cher que XLF et VFH, alors que les rendements historiques sont moins élevés.

Le top 5 se compose comme suit:

1. First Republic Bank

2. M&T Bank Corp.

3. Wells Fargo

4. New York Community Bancorp

5. BB&T Corp.

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