Rieter Holding, pour surfer sur la vague de la reprise mondiale

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Vous êtes-vous déjà intéressés à Rieter Holding? Peut-on voir dans cet investissement de Picanol un tuyau de la part de Luc Tack?”

Nous nous sommes intéressés à cette entreprise cotée en Suisse (ticker RIEN SW, code ISIN CH0003671440), le deuxième investissement seulement réalisé par Picanol en tant que holding, après celui dans les métiers à tisser – une preuve de sélectivité. Picanol avait acquis en 2013 une participation de contrôle qui s’est, depuis, muée en une participation majoritaire, dans Tessenderlo. Mais une opération n’est pas l’autre: celle-là visait à diversifier les activités de Picanol et à réduire le caractère très cyclique du groupe. Ces deux dernières années ont démontré que l’objectif était atteint.

Les activités de Rieter s’inscrivent, elles, dans le prolongement de celles de Picanol dans les métiers à tisser. Autre différence importante: la participation dans Rieter est minoritaire. Luc Tack n’est donc pas (encore?) aux commandes, alors qu’il avait pris la direction de Tessenderlo dès le premier jour. Jusqu’à nouvel ordre, Rieter relève davantage de l’investissement de trésorerie que de l’investissement industriel. Fondée par Johann Jacob Rieter en… 1795, Rieter a été active dans le négoce du coton et des épices, avant de se diversifier dans les filatures. Elle est entrée en Bourse en 1985. Avec ses 15 sites de production dans 10 pays et ses 4.400 salariés, elle est aujourd’hui le premier fournisseur au monde de systèmes de filature de fibres discontinues courtes. Nous nous trouvons donc à nouveau dans un secteur textile très sensible à la conjoncture. Il n’est à ce titre pas surprenant que le chiffre d’affaires de la société ait chuté de 25 % en 2020, à 573 millions de francs suisses (CHF). La perte nette s’établit à 89,8 millions CHF et le dividende de l’exercice a été supprimé. Avec une trésorerie nette de 41,3 millions CHF, Rieter est cependant financièrement saine. Comme il s’agit d’un simple “placement”, nous pouvons effectivement y voir un tuyau de la part de Luc Tack, d’autant que l’achat s’est fait au sortir d’une mauvaise année et à la moitié environ du cours le plus haut atteint en 10 ans. Luc Tack siège au conseil d’administration depuis des années et connaît donc parfaitement l’entreprise. Nous recommandons d’acheter pour surfer sur la vague de la reprise mondiale (rating 1B).

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