Quasi-stagnation du métal rouge

Selon nous, le cours du cuivre ne devrait pas revenir au niveau plancher atteint il y a trois ans. Sa tendance à très long terme est haussière, vu les investissements en infrastructure, entre autres, nécessaires dans le monde.

Le métal rouge, que l’on appelle aussi “Dr. Copper” en raison de sa valeur prédictive de la croissance économique mondiale, n’est pas un baromètre infaillible. En juin, la tonne de cuivre coûtait plus de 7.250 dollars, son plus haut niveau depuis plus de quatre ans. C’est la crainte de nouvelles grèves à Escondida, la plus grande mine de cuivre au monde, qui l’a propulsé si haut. Finalement, aucun mouvement n’y ayant eu lieu, le cours du cuivre est redescendu à 5.600 dollars cet été.

Ralentissement généralisé

Tous les métaux de base ont perdu de leur valeur sur la période. Les tensions grandissantes entre les Etats-Unis et la Chine en sont à l’origine. Le marché a craint que les taxes à l’importation n’affectent la demande de métaux. D’ailleurs, le Japon et l’Allemagne ont vu la demande stagner au troisième trimestre. Comme la Chine, traditionnellement le plus grand consommateur de ces métaux, qui prévoit en outre un ralentissement en 2019. Dès lors, les Etats-Unis n’étant pas isolés du reste du monde, il est inévitable que la première puissance mondiale connaisse elle aussi un essoufflement.

Depuis août, le prix du cuivre évolue dans une fourchette relativement étroite. Actuellement, on note un léger excédent d’offre sur le marché mondial du cuivre raffiné. Il est lié au recul de la demande, mais aussi au fait que cette année, la production a été interrompue rarement. Cela dit, cet excédent peut se muer rapidement en un déficit. L’Etat chinois, par exemple, a décidé de passer à la vitesse supérieure dans ses investissements en infrastructure. En octobre, ceux-ci ont déjà augmenté de 10%. Il a en outre assoupli les conditions d’octroi de crédits.

Pessimisme

Le cours du cuivre intègre déjà un scénario très pessimiste. Selon nous, il ne devrait pas revenir au niveau plancher atteint il y a trois ans. La demande de cuivre est appelée à augmenter durant de nombreuses années. Les énergies renouvelables et le passage, dans un avenir peu lointain, à la nouvelle génération de réseau mobile (5G) exigent d’énormes quantités de cuivre. Un accord commercial, ou à tout le moins un rapprochement, entre la Chine et les Etats-Unis d’ici au sommet du G-20 qui se tiendra en Argentine à la fin novembre, pourrait amorcer un rallye d’apaisement.

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