PRIIP: pas que des avantages

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Depuis le 1er janvier, les organismes proposant des produits financiers packagés (PRIIP) doivent évaluer le plus précisément possible leur évolution future en fonction de divers scénarios. Ce qui est assez peu réaliste.

Au lendemain de la crise financière, les réglementations se sont multipliées. Elles doivent entre autres protéger l’investisseur particulier et lui garantir une meilleure information. Dans la pratique, elles ne comportent pas que des avantages.

Objectif

Le règlement sur les documents d’informations clés relatifs aux produits d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance (PRIIP) est entré en vigueur le 1er janvier. Il concerne tous les produits d’investissement et d’assurance packagés vendus aux investisseurs privés, soit, dans la pratique, les trackers, produits à levier (comme les turbos), options, futures et autres assurances branche 23.

Le règlement impose de remettre à l’investisseur un document, appelé KID, exposant les caractéristiques du produit, les risques, un résumé des coûts et même, le rendement estimé; l’on attend en d’autres termes des organismes qui proposent ces produits qu’ils évaluent le plus précisément possible leur évolution future en fonction de divers scénarios. Ce qui est assez peu réaliste. Certains produits – principalement, des trackers américains et canadiens – ont d’ailleurs d’ores et déjà été retirés du marché. Nous constatons que Bolero et Binck n’autorisent plus aucune vente sans le KID. Chez Keytrade Bank, cela reste possible, mais le client doit signer une décharge.

Des coûts plus élevés

Pour les petits émetteurs qui ne s’adressent pas directement au marché européen, se mettre en règle coûte temps et argent. Aussi Global X Funds examine-t-il d’autres pistes. Van Eck (assortiment Vectors) et State Street (SPDR) ne sont pas davantage en ordre. Si les grands émetteurs comme iShares ont une variante européenne de plusieurs de leurs trackers, il est très probable que la moitié environ de leur offre finisse par passer à la trappe.

Tout cela est très regrettable pour l’investisseur particulier. L’assortiment de trackers spécialisés va se contracter, ce qui ne sera pas sans effets sur la liquidité et les spreads. Du fait de la fragmentation propre aux Bourses européennes, les volumes sont (nettement) plus faibles et l’écart entre prix d’achat et de vente est souvent plus marqué. Quant aux frais de gestion annuels, ils sont généralement plus élevés. Notons toutefois que le PRIIP n’a aucune incidence sur les trackers et les produits à levier actuellement détenus.

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