Peau soyeuse

Beiersdorf est digne d’achat

Avec Beiersdorf, nous nous attaquons à un grand groupe renommé qui peut se targuer d’une longue histoire riche en coups d’éclat, mais dont les résultats actuels (légèrement) décevants sont à l’origine d’un petit creux en Bourse. Fondé en 1881, Beiersdorf a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires (CA) de 6,1 milliards EUR avec près de 17.000 salariés. L’action est également membre de l’indice DAX. Il faut dire que Beiersdorf fait office de leader mondial absolu dans le monde des produits de soins pour la peau. En premier lieu grâce à Nivea, une marque à la puissance enviable, avec une notoriété globale de 93%, et un titre de “marque la plus fiable d’Europe” dans sa catégorie. Des produits destinés à tous et utilisables partout, à tout moment de la journée. En Belgique, Nivea est le produit le mieux vendu dans pas moins de six catégories. Dans le monde, la marque occupe 183 places de numéro 1 dans diverses catégories. Mais si Beiersdorf et Nivea sont indissociablement liés, nous aurions tort de réduire le groupe à ce seul produit. Parmi les autres marques connues, citons Eucerin, La Prairie, Labello et Hansaplast. Et ce petit échantillon de produits de soins ne couvre pas encore toutes les activités du groupe. Cette année par exemple, 17% du CA du groupe provenaient de tesa, une marque leader dans les bandes adhésives. La précision est importante, car les marges réalisées sur ces produits sont plus élevées que celles des produits de soins pour la peau (marge d’EBIT de 16,9% pour tesa contre 12,5% dans les soins pour la peau l’an dernier), le tout pour un rythme de croissance comparable. C’est la raison pour laquelle cette activité fait toujours partie du groupe. Beiersdorf est naturellement très présent sur le marché européen, mais affiche également une belle pénétration sur les marchés émergents. L’an dernier, la part des marchés émergents dans le CA a même dépassé celle des pays occidentaux matures pour la première fois de l’histoire du groupe (52% contre 48%). Le groupe est connu pour sa croissance régulière, ce qui entraîne une valorisation élevée. Mais il a éprouvé plus de difficultés à réaliser totalement ses objectifs cette année. Les prévisions du début de l’année faisaient état d’une croissance comparable de CA du groupe de 4 à 6%, avec une marge d’EBIT légèrement supérieure à celle de 2013 (marge d’EBIT de 13,2%). Après neuf mois, on constate cependant un CA assez stable (+0,9%) à 4,72 milliards EUR. Et si la croissance organique de 4,3% entre de justesse dans la fourchette prévue, la marge d’EBIT a progressé à 14,2% (13,9% dans les soins pour la peau et 15,9% pour tesa). Le marché s’est montré soulagé par le maintien des objectifs à l’occasion de l’annonce des résultats du 3e trimestre, alors que des concurrents comme L’Oreal et Unilever se sont montrés beaucoup plus prudents. La croissance comparable du CA de 4 à 6% a été maintenue (4% pour tesa avec une marge d’EBIT d’environ 16%, mais 6% pour les soins pour la peau avec une marge d’EBIT d’environ 13%).

Conclusion

Nous commençons le suivi de Beiersdorf avec un avis positif. A 22 fois les bénéfices attendus en 2015 et une valeur d’entreprise (EV) de 13,5 fois le cash-flow opérationnel attendu (EBITDA), la valorisation est assez élevée, mais moins que ces dernières années. Sans l’actionnaire de référence maxingvest (50,5% des actions), Beiersdorf serait sans doute entre les mains d’un groupe comme Procter&Gamble ou Unilever.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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