Pas une tragédie grecque

La réunion de la BCE du 22 janvier est plus importante que les élections présidentielles grecques.

Faux départ pour l’année boursière 2015 ! Lors de la deuxième séance boursière de l’année, l’indice Eurostoxx50 a en effet cédé 3,5%, soit environ la totalité du gain annuel de 2014… Heureusement, le redressement ne s’est pas fait attendre. La cause principale de cette déconvenue était la crainte d’une sortie de la zone euro par la Grèce. Le terme ‘Grexit’ est en effet revenu à la Une de tous les médias européens. Dans la mesure où une majorité insuffisante (168 au lieu des 180 voix exigées) au parlement grec a choisi Stavros Dimas pour le poste de président, de nouvelles élections présidentielles auront lieu le dimanche 25 janvier dans le berceau de la démocratie. Or les sondages d’opinion donnent Syriza (parti de l’extrême-gauche) vainqueur, dont le président Alexis Tsipras ne cache plus qu’il souhaite libérer son pays des mesures d’économie rigides et drastiques de l’Europe.

Les investisseurs ont surtout été effrayés par la réaction de Berlin. Angela Merkel a en effet laissé entendre que si les Grecs n’étaient plus disposés à se serrer la ceinture, ils pourraient sortir de la zone euro. Pour autant, nous ne pensons pas être à la veille de la représentation d’une nouvelle tragédie grecque. Nous considérons cette partie de ping-pong comme de la rhétorique politique préélectorale. Et non comme un aperçu de l’avenir postélectoral. Tout simplement parce qu’une sortie de la Grèce serait absolument insensée. Pour l’Europe comme pour la Grèce d’ailleurs. Pour la Grèce, ce scénario serait en effet synonyme de faillite, dans la mesure où le pays ne trouverait plus aucun financement. La zone euro perdrait quant à elle les énormes quantités d’argent injectées ces dernières années dans le pays. Et même si les émotions l’emportaient sur le bon sens, le risque de contagion serait nettement plus réduit qu’il y a trois ans. Ne serait-ce que parce que la plupart des banques d’Europe occidentale se sont délestées, en tout ou en grande partie, de leurs obligations grecques.

Etrange fuite vers les obligations d’Etat

On notera que les investisseurs ont investi massivement dans les obligations ” sûres “. Le taux allemand à dix ans sur les obligations d’Etat a plongé sous 0,5%, le taux belge a reflué à 0,75% et même le taux américain des Treasuries est revenu sous 2%. Car si l’on peut douter de la croissance de la zone euro, celle des Etats-Unis est pour ainsi dire acquise. Un risque est selon nous sous-estimé : celui que ces rendements extrêmement faibles donnent lieu, sur une longue période, à une perte de capitaux.

Si quelqu’un vous avait dit il y a six mois que le dollar se renforcerait de plus de 10% et que le cours du pétrole baisserait de moitié, vous n’y auriez probablement pas cru. Si on y avait ajouté que dans ce contexte, les Bourses européennes auraient reflué, vous n’auriez même donné aucun crédit à votre interlocuteur. Et pourtant, c’est la réalité. Jusqu’à nouvel ordre, nous ne considérons pas ces corrections comme inquiétantes. Nous restons convaincus qu’elles constituent autant d’opportunités d’achat. En premier lieu pour les actions européennes. Vendredi prochain, nous vous expliquerons pourquoi la date du 22 janvier (réunion de la BCE) est selon nous plus importante que celle du dimanche 25 janvier.

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