Or : longue sortie de plancher

Nous conseillons toujours l’or en tant que prime d’assurance permettant de couvrir le patrimoine.

C’est incontestable : ces dernières années, l’or n’a pas brillé par son évolution. Après avoir connu une ascension longue de plus d’une décennie, qui l’a porté de 250 à 1900 USD l’once (31,1 grammes), le métal précieux a pris une raclée en 2013 (chute de 1800 à 1200 USD). L’élément prédominant dans la formation du prix de l’or est la politique monétaire des banques centrales. En l’occurrence, le revirement attendu de la politique monétaire de la Federal Reserve (Fed) n’a absolument pas profité à l’or. Le rapport de l’emploi américain est à cet égard le fait d’actualité le plus déterminant du mois. Or en mai, celui-ci fut nettement plus encourageant que prévu, ce qui a mis le prix de l’or sous pression. Si ce rapport est décevant ou que d’autres indicateurs américains laissent à désirer, le cours du métal jaune reflue systématiquement. Pour l’heure, le plancher de 2014 tient bon parce que le marché prévoit que la Fed se montrera prudente dans ses opérations de relèvement de taux. L’investisseur belge considérera cependant avant tout le prix de l’or en euro (EUR). Or ces derniers mois, son évolution est plus positive dans notre devise, précisément parce que la Banque centrale européenne (BCE) a pleinement joué la carte de l’assouplissement quantitatif (QE) en ce début d’année. En janvier, le prix de l’once d’or a ainsi rebondi de 950 à 1150 EUR. Aujourd’hui, de cette hausse, il ne reste plus que la moitié (soit environ 10%), alors que le prix de l’or en USD est resté globalement stable par rapport au début de cette année.

Effet de levier

A court terme, la principale menace pour les marchés financiers est la crise grecque. Une banqueroute en Grèce et une sortie du pays de la zone euro pourraient au moins doper temporairement l’or exprimé en EUR. Nous conseillons dès lors toujours l’or en tant que prime d’assurance permettant de couvrir le patrimoine. Et en premier lieu l’or physique. Ceux que l’idée rebute, penseront aux trackers sur le cours de l’or (Gold Bullion Securities par exemple). Cela dit, au cours des trois à quatre dernières années, les mines aurifères furent davantage encore sanctionnées que le cours de l’or lui-même. Alors que ce dernier a perdu plus d’un tiers de sa valeur, la mine aurifère moyenne a abandonné 2/3 de sa capitalisation boursière, comme en témoigne l’évolution du tracker aurifère le plus connu, le Market Vectors Goldminers (coté sur le NYSE; ticker GDX; code ISIN US57060U1007). GDX est émis par le spécialiste des ETF Van Eck Global et s’échange depuis mai 2006 sur le NYSE Arca. Il devance largement les autres trackers de mines d’or. Actuellement, ses actifs sous gestion totalisent environ 6 milliards USD et son objectif est de répliquer le plus fidèlement possible l’indice NYSE Arca Gold Miners. Les 5 poids lourds du tracker sont Goldcorp (6,9%), Barrick Gold (6,6%), Newmont Mining (6,4%), Newcrest Mining (5,25%) et Agnico-Eagle Mines (5,2%).

Les sociétés de royalties ou de streaming sont une troisième option envisageable ; Franco-Nevada (5%) et Silver Wheaton (4,7%) figurent parmi les dix principales participations de GDX. L’or et les mines d’or semblent actuellement dans un (long) processus de sortie de plancher. Lorsque celui-ci sera finalisé, la situation devrait rapidement évoluer.

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