Or et argent : que le dernier investisseur éteigne la lumière (II)

Après avoir traité de l’or et des actions minières par le biais de produits à effet de levier la semaine dernière, nous nous intéressons cette fois à quelques trackers et à la situation de l’argent.

Trackers sur actions

Outre les produits à effet de levier, il est également possible de diversifier un investissement dans différentes catégories d’actions minières par le biais d’ETF. Le premier tracker – et de loin – en termes d’actif sous gestion et de liquidité est le Market Vectors Gold Miners ETF (GDX), qui cherche à répliquer les performances de l’indice NYSE Arca Gold Bugs, ou indice HUI. Comme son nom le suggère, le Market Vectors Junior Gold Miners ETF (GDXJ) du même émetteur se concentre avant tout sur les mines d’or “juniors”. On trouve de très nombreuses entreprises qui ne sont pas encore opérationnelles dans l’indice sous-jacent, ce qui rend le risque un peu plus élevé que dans le cas du GDX. Le Global X Gold Explorers ETF (GLDX) se focalise sur les entreprises d’exploration qui n’exploitent pas encore de mines opérationnelles en propre. Le même émetteur propose également le Global X Pure Gold Miners ETF (GGGG). Ce tracker se concentre sur les entreprises dont au moins 90% du chiffre d’affaires proviennent d’activités liées à l’or.

Argent

Si les amateurs d’or ont toutes les raisons de se plaindre cette année, ceux qui ont investi en argent ne sont pas mieux lotis. Au contraire. Avec une ascension à 32 USD l’once en février, 2013 avait pourtant bien commencé. Mais dans le sillage de l’or, l’argent s’est ensuite effondré en avril. Toujours comme dans le cas du métal jaune, un plancher (provisoire) a été atteint fin juin un peu au-dessus de 18 USD. Le 2e semestre n’a guère apporté d’amélioration. Une modeste tentative de redressement a rapidement été étouffée dans l’oeuf et l’argent flirte depuis quelques semaines avec le seuil des 20 USD.

Vingt USD, c’était aussi le coût de production moyen “tout compris” des producteurs d’argent au 3e trimestre. Comme dans le cas de l’or, le prix de vente actuel ne couvre donc pas les coûts de la plupart des fournisseurs. Il faut cependant rappeler que l’argent est généralement un produit secondaire de mines d’or ou de certains métaux de base comme le plomb et le zinc. Pour les entreprises minières diversifiées, le break-even devrait donc être moins important, si ce n’était que les cours de la plupart des métaux de base ne sont plus tellement éloignés de leur coût marginal de production. L’offre combinée de la production minière et du recyclage d’argent dépasse la demande industrielle et la consommation liée à la production de bijoux et de pièces d’argent. Ces dernières années, ce déséquilibre a été compensé par les flux d’investissements en argent. La quantité d’argent gérée par les ETF et autres trackers qui investissent dans le métal physique était estimée à environ 20.000 tonnes fin novembre. C’est l’équivalent de 10 mois de production minière. Le plus grand tracker individuel est l’iShares Silver Trust (ticker : SLV) émis par BlackRock.

La corrélation entre le cours de l’argent et le prix de l’or est généralement très élevée, si ce n’est que l’argent est – encore – plus volatil. C’était également le cas en 2013. Par conséquent, une hausse durable de l’argent n’est pas envisageable sans que l’or retrouve lui aussi des niveaux de cours plus élevés. Du côté de l’offre, les limitations de production chez les producteurs de métaux de base, qui entraîneront une baisse de la production de l’argent au titre de produit secondaire, devraient avoir un impact sur les cours en 2014.

Silver Turbo Long (risque faible)

Code ISIN: NL0006521304

Devise: EUR

Niveau de financement: 9,99

Cours de référence: 19,91

Barrière désactivante: 10,5

Levier: 2

Cours: 7,21

Ce Turbo Long est émis par RBS Markets. Comme dans le cas de son pendant sur l’or, la valeur sous-jacente est le prix spot et non un contrat à terme. Par conséquent, la barrière désactivante peut en principe être atteinte 24 heures sur 24, y compris en dehors des heures de négociations du Turbo. Mais ce risque est ici particulièrement réduit, car l’écart par rapport au cours de référence atteint presque 90%.

Silver Turbo Long (risque moyen)

Code ISIN: NL0009176494

Devise: EUR

Niveau de financement: 13,58

Cours de référence: 19,91

Barrière désactivante: 14,3

Levier: 3,12

Cours: 4,58

Dans ce Turbo Long du même émetteur, le cours de l’argent dépasse de 30% la barrière désactivante. C’est moins que dans l’exemple précédent, mais le risque semble toujours gérable.

Silver Turbo Long (risque élevé)

Code ISIN: NL0010332169

Devise: EUR

Niveau de financement: 16,9

Cours de référence: 19,91

Barrière désactivante: 17,8

Levier: 6,61

Cours: 2,19

Ce Turbo Long également coté sur Euronext est émis par ABN Amro Markets. La différence entre le cours actuel de l’argent et la barrière désactivante ne dépasse pas 12%. Le niveau de la barrière désactivante a été atteint pour la dernière fois en juillet 2013. Mais grâce au levier élevé, une hausse du cours de 15% suffit pour doubler la valeur du Turbo.

Comme celles des mines d’or, les actions de producteurs d’argent sont en difficulté. Nous mentionnerons ici deux ETF qui se concentrent spécifiquement sur les actions de producteurs de l’argent. Le Global X Silver Miners ETF est coté sur le NYSE (ticker SIL). L’indice sous-jacent est composé d’actions de 30 producteurs d’argent. SIL affiche une perte de 49% depuis début 2013. L’iShares MSCI Global Silver Miners Fund, émis par BlackRock, ne fait pas mieux. Ce tracker (ticker : SLVP) a lui aussi perdu près de la moitié de sa valeur cette année.

Partner Content