Opportunités pour le zinc en 2015

La balance générale du marché penchera de plus en plus vers un déficit au cours des deux prochaines années.

ll y a douze mois, la tonne de zinc s’échangeait encore aux environs de 2050 USD sur le London Metals Exchange (LME). Mais après avoir dépassé la barre des 2400 USD, elle valait 2150 USD fin décembre. Le zinc a donc abandonné une partie de ses gains à la fin de l’année, mais le métal de base reste l’une des rares matières premières à afficher un rendement positif en 2014.

Entre 2008 et 2011, le marché mondial du zinc était caractérisé par un fort excédent d’offre moyen de 1 million de tonnes par an. Cela a inévitablement entraîné une croissance continue des stocks, qui ont atteint un record historique en 2012. Ces stocks accumulés dans les entrepôts contrôlés par le LME ont cependant diminué de moitié ces dernières années.

Métal de base favori

Le zinc figure sur la liste des matières premières favorites de nombreux analystes spécialisés et ce, pour plusieurs raisons. L’excédent d’offre s’est déjà transformé en un déficit l’an dernier et on s’attend à ce que ce déficit se creuse encore au cours des années à venir. Plusieurs grandes mines approchent de la fin de leur durée de vie économique, et les excédents importants ont dissuadé les producteurs d’investir dans des capacités de production supplémentaires. Au Canada, le groupe minier Xstrata a déjà mis un terme à ses activités sur les mines de zinc Perseverance et Brunswick. Le même sort attend la mine Century en Australie. Century est la troisième mine de zinc au monde et a produit 400.000 tonnes de zinc l’an dernier, soit 7% de la production mondiale. Dans ses meilleures années, la production dépassait même 500.000 tonnes. Actuellement, on n’y extrait plus de nouveaux minerais, et les réserves existantes permettront à Century de continuer à fonctionner jusqu’au 3e trimestre. La mine de zinc de Lisheen en Irlande (production: 165.000 tonnes par an) cessera également ses activités à la fin de cette année ou début 2016. En Chine aussi, la production de zinc tend à baisser.

Déficit en 2016

Cette offre ne sera pas remplacée à court terme. Plusieurs nouveaux projets annoncés il y a quelques années n’ont pas survécu à la phase de planification. En raison de la suroffre et des prix bas, il n’était pas rentable de les poursuivre. Seuls des cours plus élevés pourraient engendrer une accélération du développement et de la mise en service de nouvelles mines, mais il ne faut en tout cas pas attendre d’augmentation de l’offre cette année et l’an prochain. Vedanta Resources a récemment annoncé son intention de poursuivre le développement de la mine de zinc de Gamsberg en Afrique du Sud. Celle-ci doit produire 150.000 tonnes de zinc par an d’ici à 2018. D’ailleurs, il n’y a pas encore de déficit de concentré de zinc actuellement. Le goulot d’étranglement se situe au niveau du traitement, ce qui cause un déficit sur le marché du zinc raffiné. L’International Lead and Zinc Study Group (ILZSG) prévoyait un déficit d’environ 400.000 tonnes pour 2014. Il doublera cette année. Un déficit de concentré de zinc n’est prévu qu’en 2016, lorsque l’impact des fermetures de mines atteindra son point culminant.

Mais plusieurs incertitudes planent encore autour du zinc. Du côté de la demande, le métal est de plus en plus remplacé par des alliages d’aluminium dans le secteur automobile. Selon l’ILZSG, la croissance de la demande va encore s’accélérer, mais plus aussi vite que durant la décennie passée. En cause : le fait que les autorités chinoises semblent surtout chercher à stimuler la demande intérieure et ne misent plus (ou dans une moindre mesure) sur de nouveaux investissements dans l’infrastructure. Du côté de l’offre, il y a la question des stocks non publiés, dont personne ne connaît l’ampleur réelle. Contrairement à ceux du LME, connus dans le moindre détail, il s’agit de stocks qui servent de garanties dans le cadre de contrats de financement. Cette technique consistant à utiliser du métal physique (cuivre, aluminium, minerai de fer, mais aussi, donc, du zinc) pour obtenir des crédits est particulièrement populaire en Chine et constitue un élément du fameux “shadow banking”. Selon les estimations de la Macquarie Bank australienne, plus de 200.000 tonnes de zinc seraient concernées. Ce zinc n’est peut-être pas disponible dans l’immédiat (et certainement pas entièrement), mais constitue un point d’interrogation du côté de l’offre. Il est cependant acquis que la balance générale du marché penchera de plus en plus vers un déficit au cours des deux prochaines années, à la fois pour le concentré de zinc et le métal raffiné.

Plusieurs possibilités

Les investisseurs désireux de miser sur une poursuite de l’ascension du cours du zinc peuvent le faire par des produits à effet de levier ou des trackers. Dans le cas des produits à effet de levier, BNP Paribas Markets propose 3 turbos longs assortis de leviers qui varient de 2,7 à 3,6 sur Euronext.

Zink Turbo Long (risque moyen)

Code ISIN: NL0006471781

Devise: EUR

Niveau de financement: 1602,95

Cours de référence: 2151,5

Barrière désactivante: 1850

Levier: 3,11

Cours: 4,41/4,61

Ce turbo long a pour valeur sous-jacente le contrat à terme pour livraison en juin 2015 coté sur le LME. L’écart entre le prix actuel du zinc et la barrière désactivante s’élève actuellement à un peu plus de 16%. Remarquons encore que le zinc se trouve en situation de contango. Les contrats à terme assortis d’une échéance plus lointaine sont plus chers. Il en résulte un rendement (légèrement) négatif sur le roulement des positions.

Les investisseurs qui préfèrent les trackers aux produits à effet de levier peuvent se tourner vers ETF Securities. L’ETFS Zink coté sur le London Stock Exchange (mais en USD, tout comme le cours du zinc proprement dit) a pour ticker GB00B15KY872. Sa valeur sous-jacente est le Bloomberg Zinc Subindex Total Return, un indice synthétique (donc pas physique) qui réplique l’évolution du cours du zinc sur le LME. Les frais annuels de gestion s’élèvent à 0,49%.

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