Ambition 2016

Notre approche consiste à rechercher avant tout des entreprises de croissance actives dans nos thèmes à long terme, dont le cours de Bourse est (temporairement) sous pression à la suite d’un “accident de parcours” (c’est du moins ce que nous attendons et espérons) et qui présentent dès lors une valorisation attrayante dans une perspective de long terme. Nous en trouvons aujourd’hui un bel exemple sur la Bourse d’Amsterdam avec Nutreco (35,85 EUR; NYSE Euronext Amsterdam, ticker : NUO; capitalisation boursière : 2,5 milliards EUR; code ISIN : NL0010395208). L’entreprise tire son nom de la jonction de “Nutrition” et d'”Ecology/Economy”. L’union, en d’autres termes, de l’alimentation et de l’écologie/économie. L’entreprise a des racines britanniques. Elle est née en 1994 d’un management buy-out de l’ancienne BP Nutrition, une division du géant de l’énergie BP. Trois ans plus tard, Nutreco faisait son entrée sur la Bourse d’Amsterdam. Après de nombreuses acquisitions, une modification de la stratégie est intervenue en 2004 dans le cadre du programme “Balancing for Growth” (soit “conserver l’équilibre pendant la croissance”). Plusieurs activités très cycliques, dont la division active dans la culture du saumon Marine Harvest, ont été vendues. Les actionnaires ont eu droit à un superdividende en 2006, qui a malgré tout été suivi d’une série d’acquisitions intéressantes. Parmi celles-ci, on citera surtout celle des activités de BASF dans les mélanges de vitamines concentrées, les prémixes et mixes de base et les activités canadiennes de Maple Leafs Foods dans l’alimentation des animaux (aujourd’hui Animal Nutrition Canada). Nutreco se compose de deux grandes divisions : la nutrition animale (55 % du chiffre d’affaires du groupe au 3e trimestre) et l’alimentation pour poissons (47% ; lire aussi la Stratégie, p. 1). L’activité Nutrition se décline ensuite en “Prémixes et aliments spéciaux” (20% du CA du groupe au 3e trimestre, avec des marques comme Selko et Trouw Nutrition), Aliments mixtes (9% du CA du groupe sous la marque Nanta), Animal Nutrition Canada (8% du CA du groupe avec les marques Shur-Gain et Landmark Feeds) et une division Viande & autres activités (16% du CA du groupe avec l’entreprise espagnole Grupo Sada). La division Alimentation pour poissons ou aquaculture est exclusivement constituée de l’entreprise norvégienne Skretting, qui est notamment le premier producteur d’aliments pour saumons au monde. Les aliments sont produits pour environ 50 variétés de poissons d’élevage. Sous la devise “Feeding the Future”, Nutreco a adopté un nouveau programme de croissance ambitieux pour 2016 (“Ambition 2016”). Le défi, pour Nutreco, consiste à devenir un acteur plus global, “mondial”. En 2012, la part de l’Europe occidentale dans le CA du groupe s’établissait à 57%; en 2016, elle ne devrait pas dépasser 50%. De plus, le groupe veut encore être plus actif dans les activités présentant des taux de croissance et des marges plus élevés et mieux exploiter son surplus d’innovation. Dans ce domaine, ce sont les activités dans les aliments pour poissons qui présentent les meilleures perspectives, avec une croissance potentielle du CA à deux chiffres jusqu’en 2016, voire 2020, et une marge bénéficiaire supérieure à la moyenne du groupe. En outre, des opportunités résident également dans la division Prémixes et aliments spéciaux, surtout en raison des marges supérieures à la moyenne. Cela exigera encore une série d’acquisitions ciblées entre 2014 et 2016. Une vente des activités espagnoles dans la viande (faible croissance, et surtout de marges très réduites) serait également accueillie positivement. Cette année a cependant été décevante. Notamment en raison d’un 3e trimestre inférieur aux attentes, les prévisions en matière de bénéfices ont été ramenées à 255 millions EUR (contre 262,1 millions EUR in 2012). La sanction boursière a été immédiate. Elle nous offre cependant l’opportunité de relever l’avis à “digne d’achat” (1B) et de placer une limite d’achat pour le portefeuille modèle. A 12,5 fois les bénéfices attendus en 2014 et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) 2014 de 8, le potentiel de croissance, surtout dans l’alimentation pour poissons, n’est manifestement pas intégré dans le cours actuel.

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