Mouvement de rattrapage pour l’argent

Nous nous attendons à ce que l’argent amorce un mouvement de rattrapage vis-à-vis de l’or, et plutôt tôt que tard.

Amorcée début 2016, il y a un peu plus de deux mois et demi, la hausse du cours de l’argent reste largement inférieure à de celle de l’or. L’once d’argent a gagné un peu plus de 11% (en USD) depuis le 1er janvier, contre près de 20% pour l’or. C’est étonnant, car si l’argent a tendance à décrocher plus vite que l’or dans un marché baissier, le métal précieux le moins cher se montre plus généralement performant en cas de hausse des cours. Ce n’est donc pas encore le cas cette année. En 2015, l’argent a vu son cours reculer pour la troisième fois d’affilée _ comme l’or _ et retomber à son plus bas niveau en sept ans. Mais la baisse ralentit. L’argent a ainsi abandonné 11,5% l’an dernier, contre près de 20% en 2014 et même 36% en 2013. Comme c’est également le cas pour l’or, le rendement sur l’argent n’a pas été négatif dans toutes les monnaies. Le métal a ainsi enchéri dans les monnaies qui ont perdu plus de 11,5% vis-à-vis de l’USD. Et elles ont été nombreuses en 2015 : c’était notamment le cas du dollar canadien, du réal brésilien, du rouble russe et du rand sud-africain.

Pas une valeur refuge

Les analystes avancent plusieurs explications à la sous-performance de l’argent, mais la plus communément admise est que le métal n’a pas le même statut de valeur refuge que l’or. L’argent est en premier lieu un métal industriel, les applications industrielles représentant plus de la moitié de la demande totale (56% selon Thomson Reuters GFMS). Son cours a donc également baissé dans le sillage de métaux comme le cuivre, le zinc et le plomb. L’argent est principalement extrait à titre de produit secondaire de ces métaux. Le recul des cours est avant tout imputé à la révision à la baisse des objectifs de croissance mondiale, dans laquelle le ralentissement structurel de la croissance chinoise joue un rôle important. La Chine prend à son compte environ un tiers de la demande industrielle mondiale d’argent, et a enregistré l’an dernier son plus faible taux de croissance en 25ans. Dans un rapport intermédiaire, The Silver Institute table pourtant sur un déficit primaire de 57,7millions d’onces pour 2015. La demande d’argent pour le commerce de détail (pièces de monnaie et lingots) continue en effet à augmenter. Les réductions de capacité prévues dans les métaux de base devraient également entraîner une baisse de la production d’argent cette année. Researcher Capital Economics prévoit un repli de 3%.

Presque un sommet

La sous-performance de l’argent par rapport à l’or a entraîné une nouvelle hausse du ratio or/argent. Celui-ci s’élève actuellement à plus de 81. Fin février, il avait échoué à 83,6, frisant son dernier sommet de 2008. Mais ce n’aurait pas encore été un record historique, car le rapport entre les deux métaux dépassait 100 au début des années 1990. Cela n’empêche pas que le rapport est entre-temps nettement supérieur à la moyenne historique de 56. Certes, il dépasse cette moyenne depuis près de trois ans, mais nous observons un regain de tension ces dernières semaines. Nous nous attendons par conséquent à ce que l’argent amorce un mouvement de rattrapage vis-à-vis de l’or, plutôt tôt que tard.

Étudions comment miser sur une hausse du cours de l’argent avec des produits à effet de levier. Tous les fournisseurs classiques proposent un large assortiment de produits ayant l’argent pour valeur sous-jacente. Chez BNP Paribas Markets et Goldman Sachs Markets, il s’agit respectivement de huit et neuf turbos longs avec des leviers compris entre 1,6 et 10. ING propose de son côté 10sprinters longs dont les leviers peuvent atteindre 13,6. Dans tous les cas, le spread ou l’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur s’élève à 2centimes d’euro. Le fournisseur que vous choisissez n’a donc en principe aucune importance. Sachez enfin que tous les produits ont pour cours de référence le prix spot de l’argent, et pas celui d’un contrat à terme.

Silver Turbo Long (risque faible)

Code ISIN : NL0000431641

Devise : EUR

Niveau de financement : 9,41

Cours de référence : 15,35

Barrière désactivante : 9,9

Levier : 2,58

Cours : 5,37/5,39

Ce turbo long est émis par BNP Paribas Markets. La barrière désactivante est inférieure à la barre psychologique des 10EUR, à un niveau atteint pour la dernière fois au plus fort de la crise financière en 2008. Le même émetteur propose encore deux turbos assortis d’un levier plus faible.

Silver Turbo Long (risque moyen)

Code ISIN : NL0009062306

Devise : EUR

Niveau de financement : 11,75

Cours de référence : 15,35

Barrière désactivante : 12,4

Levier : 4,25

Cours : 4,38/4,4

Chez le même émetteur, l’écart entre le cours de référence et la barrière désactivante de ce turbo long est de près de 24%. Le risque reste toutefois limité, car ce niveau n’a plus été atteint depuis 2009.

Silver Turbo Long (risque élevé)

Code ISIN : NL0011601166

Devise : EUR

Niveau de financement : 13,36

Cours de référence : 15,35

Barrière désactivante : 14,1

Levier : 7,7

Cours : 1,80/1,82

Le cours actuel de l’argent se trouve près de 9% au-dessus de la barrière désactivante du turbo long émis par GS Markets. Ce niveau a déjà été atteint cette année. Le même émetteur a encore un turbo long assorti d’un levier plus élevé dans son assortiment (NL0011601158) : 10,2.

Silver Sprinter Long (spéculatif)

Code ISIN : NL0011624523

Devise : EUR

Niveau de financement : 14,25

Cours de référence : 15,35

Barrière désactivante : 15

Levier : 13,7

Cours : 0,99/1,01

L’écart entre le cours de référence et la barrière désactivante de ce sprinter long émis par ING dépasse à peine 2%. Produit très spéculatif et réservé aux traders à court terme, avec une mise limitée !

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