Les terres rares reviennent au premier plan

La Chine est le plus grand producteur et transformateur de terres rares, dont elle contrôle par ailleurs près de la moitié des réserves mondiales.

Les terres rares (Rare Earth Elements – REE) s’étaient un peu fait oublier, mais le conflit commercial sino-américain les ramène sur le devant de la scène. La visite du président Xi Jinping à une entreprise de traitement alimente les spéculations autour d’une exploitation géopolitique de cette niche.

Les REE sont utilisées dans divers domaines. La Chine est le plus grand producteur et transformateur de REE, dont elle contrôle par ailleurs près de la moitié des réserves mondiales. Les REE sont devenues un objet d’investissement en 2010, quand la Chine avait, lors d’un conflit territorial avec le Japon, sabré dans ses quotas d’exportation. Après 2012, l’effet de mode est passé et les prix ont chuté. Ce n’est qu’en 2017 qu’un redressement prudent s’est amorcé, avant d’être aujourd’hui encouragé par le contexte.

Pas de “trackers”

Plusieurs des entreprises-phares de 2010 n’ont pas survécu. Molycorp, par exemple, a fait faillite après la mise à l’arrêt de la mine Mountain Pass. Van Eck avait créé en 2010 un tracker dédié aux REE. Compte tenu de la faible accessibilité des entreprises spécialisées et disposant de liquidités suffisantes, il l’avait complété en y ajoutant les métaux dits stratégiques. L’ETF Van Eck Vectors Rare Earth/Strategic Metals (ticker: REMX) n’est plus en vente en Belgique. C’est regrettable car dans le domaine des REE, l’offre disponible ne reflète pas la composition du secteur. L’indice MVIS Global Rare Earth/Strategic Metals est constitué à près de 30% de producteurs de REE chinois, qui n’ont aucun intérêt à voir les exportations interdites. La plupart des entreprises qui le composent sont actives dans l’exploitation des métaux stratégiques et n’ont donc rien à voir avec les REE.

Lynas

L’australien Lynas mérite, lui, que l’on s’y attarde. Alors qu’en 2011, son action se négociait à plus de 22 dollars australiens (AUD), elle a chuté à 0,3 AUD en 2015, pour s’échanger 10 fois plus haut désormais. Lynas exploite toujours la mine Mount Weld, en Australie. Les minéraux qui en sont extraits sont traités en Malaisie, au grand dam des autorités et des groupes de défense de l’environnement. Ce qui n’a pas empêché le groupe d’être l’an dernier, pour la première fois de son histoire, rentable (53 millions de dollars), et de voir production et chiffre d’affaires atteindre des records. Il a remboursé une partie de ses dettes et son bilan est sain.

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