Les céréales à leur plus haut niveau depuis huit ans

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Les conditions climatiques peu favorables ont pesé sur la qualité des récoltes, et donc tiré les cours vers le haut. La vigilance s’impose cependant pour les investisseurs, car l’évolution des prix peut être rapide.

Le maïs, le blé et le soja n’ont plus été aussi chers depuis 2013. Le sous-indice céréalier de l’indice Bloomberg Agriculture avait gagné plus de 70% en un an fin avril, et connaît une accélération notable depuis plusieurs semaines. Le printemps est une période cruciale, avec le début des plantations dans l’hémisphère Nord et les premières récoltes dans l’hémisphère Sud.

Cette année, le Brésil déplore une sécheresse persistante, qui compromet surtout la qualité des cultures safrinha (maïs d’hiver). Le prix du maïs a presque doublé depuis 12 mois. En Amérique du Nord et dans certaines zones d’Europe, les plantations ont pris du retard du fait des températures basses du printemps. Du côté de la demande, les exportations des Etats-Unis ont fortement augmenté, en particulier à destination de la Chine, en raison des accords antérieurs conclus entre les deux nations et parce que le pays, qui reconstitue son cheptel après une vague de peste porcine, a besoin de céréales pour nourrir le bétail.

Le soja et le maïs affichent une courbe de prix très raide: le contrat à terme de mai est beaucoup plus cher que ceux expirant en novembre et décembre (situation de déport). Le blé souffre moins des mauvaises conditions climatiques, car il est récolté plusieurs fois par an dans différentes régions du monde.

Prise de bénéfices partielle

Les investisseurs doivent toutefois rester vigilants. Les pics de prix ne sont pas rares sur les marchés céréaliers, mais ils tendent à disparaître aussi vite qu’ils sont apparus. Dans le secteur minier, il faut souvent compter 10 ans entre l’exploration et le début de la production commerciale; la situation est très différente dans le secteur agricole, où l’utilisation des terres disponibles peut être très souple d’une saison à l’autre, en fonction de l’évolution des prix et des marges bénéficiaires de chaque culture. Une pénurie peut donc se transformer en excédent en peu de temps. Proche d’un record historique depuis six mois, la position longue des investisseurs spéculatifs sur les marchés à terme joue aussi. L’opérateur boursier CME a récemment relevé les exigences de marge. Par conséquent, nous conseillons de prendre des bénéfices (partiels, du moins) sur les positions existantes (par exemple, l’ETF WisdomTree Grains) et d’attendre une baisse pour de nouveaux achats.

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