Danny Reweghs

Le potentiel de rattrapage de l’Europe

Danny Reweghs Journaliste

Dans les tout prochains mois, les Bourses européennes pourraient être confrontées à des prises de bénéfices, vu les performances affichées depuis l’automne 2016. Le cas échéant, nous pourrions en profiter pour renforcer le poids des valeurs européennes en portefeuille.

Épinglons les quatre principaux arguments en faveur d’une “outperformance” des marchés européens par rapport à la moyenne mondiale.

L’horizon politique est dégagé : la quasi-faillite de la Grèce s’est transformée en une crise européenne profonde, laquelle a permis au populisme, sur fond de crise des réfugiés, de s’insinuer dans le monde politique européen. Heureusement, ce mouvement n’est pas parvenu, à en croire l’issue des scrutins néerlandais et français, à percer davantage. Hélas cependant, il est parvenu à miner la confiance des investisseurs et des chefs d’entreprise, raison pour laquelle les Bourses européennes sont désormais en retard par rapport aux américaines. Depuis le plancher de mars 2009, l’indice Standard&Poor’s 500 a progressé de 260%, contre 140% pour le Stoxx 600 et seulement 90% pour l’Eurostoxx 50 ;

Le redressement économique est plus durable : la crise politique européenne et le manque de confiance des consommateurs et des chefs d’entreprise, combinés au vieillissement de la population européenne, de plus en plus marqué, ont maintenu la croissance de l’Union européenne à un niveau particulièrement faible. Plusieurs fois, celle-ci a flirté avec la récession (définie comme deux trimestres consécutifs de croissance négative). Le problème fut aggravé par de nombreuses années de menace de déflation (soit un recul du niveau de prix général). La croissance économique comme l’inflation se sont redressés ces dernières années. Pas de manière spectaculaire, mais suffisamment pour pouvoir évoquer une relance économique en Europe, impliquant un potentiel de hausse des bénéfices des entreprises européennes ;

Les cours obligataires reculent : ces dernières semaines l’ont démontré, les taux européens courts et longs ne peuvent que s’orienter à la hausse au cours des prochaines années ! La baisse des cours obligataires entraîne des pertes sur les portefeuilles obligataires. Cette perspective incitera les investisseurs à troquer progressivement leurs obligations contre des actions, ce qui devrait accroître la demande en Europe même ;

La sous-valorisation par rapport à Wall Street est importante : la demande d’actions européennes ne devrait pas augmenter qu’en Europe. Pour le reste du monde, les États-Unis en tête, les titres européens sont en effet bien meilleur marché que les américains. Si l’on tient compte du ratio CAPE (bénéfice moyen des dix dernières années corrigé selon l’inflation), l’action indicielle européenne moyenne affiche un C/B de 18 ; l’américaine, un C/B d’environ 30.

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