Le potentiel de la Bourse japonaise

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Je trouve surprenant que l’Initié de la Bourse soit positif depuis quelque temps à l’égard du Japon. Le potentiel de redressement des places nippones n’est-il pas épuisé?”

Il est vrai qu’au cours des huit premiers mois de cette année, la Bourse japonaise n’a pour ainsi dire pas évolué. L’évolution de l’indice Nikkei est cependant comparable à celle de la plupart des marchés boursiers européens. Et si le tracker iShares MSCI Japan EUR hedged ETF (Euronext Amsterdam; ticker: IJPE) dans lequel est investi le portefeuille modèle accuse une perte de plus de 3% depuis le début de l’année, en glissement annuel, il affiche un gain de 8,5% (alors que l’EuroStoxx50 n’a progressé “que” de 1%). En période de tensions géopolitiques, comme en l’occurrence, le yen japonais (JPY) est souvent la monnaie refuge idéale, car liquide. Naturellement, cela ne fait pas le bonheur des entreprises exportatrices japonaises, qui sont largement représentées au sein de l’indice Nikkei.

Au milieu de l’été, la Banque du Japon (ou BOJ, pour Bank of Japan) a secoué les marchés. Emmenée par son président Haruhiko Kuroda, celle-ci mène la politique monétaire la plus souple de tous les temps, qui consiste à racheter massivement des obligations, mais aussi (indirectement) des actions. La BOJ est déjà l’actionnaire principal de plusieurs entreprises industrielles. Tout le monde n’est pas convaincu du résultat de cette politique agressive. L’objectif de porter l’inflation à proximité de 2% n’est en tout cas pas atteint. Et pourtant, la BOJ persiste dans son approche.

Nous restons convaincus que la Bourse japonaise recèle un potentiel d’appréciation supérieur à la moyenne. Fin 2012, elle a enfin arrêté de suivre une tendance structurellement baissière (de 1989 à 2012, le marché s’est replié de 80%). Depuis lors, le marché est haussier, une tendance qui devrait se poursuivre longtemps. Nous n’affirmons pas que les returns seront impressionnants année après année. Mais les actions japonaises sont, pour l’heure, valorisées correctement. Elles n’accusent plus de retard par rapport aux actions européennes, par exemple. L’action japonaise moyenne se négocie à 16 fois le bénéfice escompté pour l’exercice 2018, 1,1 fois le chiffre d’affaires et 1,8 fois la valeur comptable.

Nous conseillons aux investisseurs de n’allouer, à ce stade, qu’une part limitée de leur portefeuille à la Bourse japonaise, à titre de diversification. Cette part pourra être adaptée au fil du temps.

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