Le Japon s’envole, la Chine bat de l’aile

Hier, nous avons entamé le second semestre 2013. Le moment est donc venu de dresser un rapide bilan de la première période. En résumé, nous pouvons affirmer que les marchés boursiers ont présenté un tableau mitigé et que sur les marchés obligataires, une part (substantielle) des bénéfices engrangés ces dernières années a été perdue. Idem pour les marchés des matières premières. Sur les marchés des devises, les monnaies principales, le dollar (USD) et l’euro (EUR), gardent le cap, mais les devises des marchés émergents traversent une mauvaise passe.

Au cours des six premiers mois, un pays est sorti largement du lot : le Japon. Le revirement radical de politique de la Banque centrale japonaise, en direction d’un assouplissement monétaire extrême, a longtemps mis en ébullition les marchés financiers japonais. Le yen japonais (JPY) a piqué du nez et, parallèlement, la Bourse japonaise s’est hissée de quelques dizaines de pour cent. Mais il s’est alors avéré que le Premier ministre Abe ne souhaitait en fin de compte pas accompagner ces mesures de réformes structurelles dignes de ce nom. La Bourse a alors très rapidement chuté.

La vraie déception du 1{+e}{+r} semestre provient des pays émergents en général et de la Chine en particulier. Une croissance économique inférieure aux prévisions et une crainte de plus en plus palpable d’éclatement de la bulle des crédits ont tiré les prix des matières premières vers le bas, tandis que les devises, les taux d’intérêt et les marchés boursiers des places émergentes plongeaient dans le rouge.

Les marchés n’attendaient pas grand-chose de l’Europe et celle-ci s’est donc relativement maintenue malgré des élections italiennes à rebondissements, le sauvetage in extremis de Chypre, la hausse des taux (le Bund allemand à 10 ans est passé de 1,35 à 1,75%) et le contexte persistant de récession. Les Etats-Unis, quant à eux, étonnent positivement, avec une économie clairement en voie d’amélioration. La conjonction de la croissance et de la liquidité a permis à Wall Street de connaître à nouveau un rebond de 10%, voire davantage. Le seul inconvénient de cette amélioration des prévisions de croissance réside dans l’ ” upswing ” des taux. Le taux à 10 ans a gagné 80 points de base (de 1,70 à 2,50%), mais considéré à partir d’un niveau si bas, cela représente une augmentation de près de 50%, ce qui a freiné la hausse en fin de parcours.

Dans ce contexte, la prestation du portefeuille s’est révélée une fois encore décevante. Notre mission, notre défi et notre priorité absolue consistera dès lors à améliorer substantiellement cette situation. D’abord en appliquant une stratégie beaucoup plus active autour du thème ” protection du portefeuille “. Les positions importantes et de longue durée dans les trackers short ne rapportent manifestement rien et n’ont donc pas l’effet souhaité. Seules les positions ciblées et limitées dans le temps peuvent être gages de succès. Cette réflexion nous guidera dans un avenir proche et plus lointain.

Cela dit, nous ne pouvons pas non plus abandonner complètement cette couverture. Mais dans le choix des autres thèmes de long terme, nous devrons faire preuve d’une plus grande flexibilité. Ceux-ci seront abandonnés dès que les perspectives de court terme deviennent négatives. Et nous rechercherons un équilibre optimal au niveau du profil de risque des choix d’actions individuelles (maximum une action présentant un bêta élevé, donc grande sensibilité à l’évolution générale de la Bourse par thème). Notre portefeuille doit devenir un ” mini-fonds de placement “, plus indépendant des convictions de long terme et des perspectives macroéconomiques, et dont les performances trimestrielles, semestrielles et annuelles doivent satisfaire aux attentes. Vous découvrirez dans notre commentaire de portefeuille et dans les prochains numéros ce que ce changement signifie concrètement car nous avons bien l’intention de joindre rapidement le geste à la parole.

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