Le coronavirus affaiblit aussi le cours du cuivre

Ultrasensible à l’évolution de l’activité économique, le cours du métal rouge est revenu à son plus bas niveau des trois dernières années. L’offre comme la demande sont affectées, si bien qu’il est impossible de pronostiquer l’orientation prochaine de son prix. Une chose est sûre: à plus long terme, il se reprendra.

Le prix du cuivre a été sous pression pendant une grande partie de l’année 2019 en raison de l’escalade du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Leurs ripostes ont freiné l’activité économique, ce qui a nui au métal très cyclique qu’est le cuivre. L’accord provisoire auquel sont parvenues les deux puissances économiques a détendu l’atmosphère, et le cuivre en a bénéficié.

Un plancher sur trois ans

Le prix de la tonne de cuivre avait grimpé à près de 2,9 dollars la livre (6.350 dollars la tonne) à la mi-janvier. Mais le coronavirus a fait son apparition et les mesures prises (fermeture temporaire d’entreprises industrielles, restrictions de voyage), catastrophiques pour l’activité économique, ont affecté le cours du cuivre et d’autres matières premières. Il est pour l’heure difficile d’estimer à quel point la croissance chinoise, déjà ralentie avant la crise sanitaire, sera touchée. La Chine est le plus grand consommateur de cuivre au monde, puisqu’elle représente plus de la moitié de la demande mondiale.

En conséquence, le cours du cuivre est revenu à son plus bas niveau des trois dernières années. Certains analystes estiment que le pire est à venir car, outre les entreprises chinoises locales, des groupes étrangers ont décidé de réduire, sinon suspendre, l’activité industrielle dans l’empire du Milieu. Le rapport entre le prix du cuivre et celui de l’or n’avait plus été aussi bas depuis trois ans. Ce ratio diminue généralement lorsque l’incertitude règne sur l’activité économique, comme c’est le cas actuellement.

Orientation inconnue

Avant l’apparition du virus, un déficit d’offre de cuivre était prévu en 2020 (consensus d’alors: une pénurie de 160.000 tonnes). A présent, l’offre comme la demande de métal rouge sont affectées: les importations de concentré de cuivre depuis le Chili sont pratiquement au point mort et les usines chinoises qui transforment les minerais en cuivre raffiné sont toujours fermées.

Impossible, dès lors, de prédire l’orientation que le cours du cuivre prendra. Les mesures qu’a prises le gouvernement chinois pourraient contribuer à son redressement, mais il est tout aussi possible que le coronavirus se propage encore et que la situation s’aggrave avant de s’améliorer. Sur le plan technique, si le soutien actuel à 2,5 dollars la livre cède, rien n’empêchera une nouvelle baisse vers le plancher de 2016 (1,9-2 dollars par livre).

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