La Niña tire le prix de l’huile de palme vers le haut

L’huile de palme a fortement rebondi depuis mars, sous l’effet d’une baisse de l’offre et d’une hausse de la demande. En l’absence de réelle alternative, son cours devrait se maintenir ces prochaines années. Des possibilités d’investissement existent en Belgique et en Europe.

Le prix de la tonne d’huile de palme a dépassé 900 dollars début décembre, son plus haut niveau depuis début 2012 et 75% de plus que le plancher atteint en mai.

Baisse de l’offre, hausse de la demande

Cet automne, le phénomène météorologique La Niña cause des sécheresses en Amérique du Sud et des inondations en Asie du Sud-Est. La Malaisie et l’Indonésie, qui produisent ensemble quelque 90% de l’huile de palme mondiale, ont été particulièrement touchées; en Malaisie, le principal Etat de culture, Sabah, a été confiné, puis la main-d’oeuvre a manqué, alors que la récolte en requiert beaucoup. Du côté de la demande, la Chine reconstitue massivement ses stocks stratégiques. En Indonésie, où l’huile de palme est de plus en plus utilisée dans le biodiesel, les stocks sont au plus bas depuis quatre ans et la taxe sur l’huile de palme augmentera le 10 décembre.

Les pics tarifaires n’ont jamais duré longtemps: les consommateurs se tournent sinon rapidement vers d’autres huiles végétales (tournesol, soja). En Russie et en Ukraine, la récolte d’huile de tournesol a été faible. L’huile de soja, qui se solidifie moins vite à basse température, est également très prisée. L’huile de palme est normalement 100-200 dollars moins chère la tonne que l’huile de soja, mais cette différence de prix est récemment tombée à 50-100 dollars.

Déficit structurel

Mais compte tenu du prix élevé des autres huiles végétales, un net recul du cours de celle de palme semble peu probable prochainement. En Malaisie et en Indonésie, les investissements dans les nouvelles plantations de palmiers à huile baissent structurellement depuis quelques années. L’opposition à la déforestation est de plus en plus vive, ce qui limite les possibilités d’expansion. La demande d’huile de palme augmente en moyenne de 4 à 5% l’an. L’offre menace de ne pas pouvoir suivre, même avec une météo favorable.

Les investissements directs dans les contrats à terme ne sont pas possibles pour les investisseurs privés. La plupart des producteurs d’huile de palme sont cotés dans les pays de production. L’on peut se tourner vers le groupe belge Sipef et les holdings britanniques Anglo-Eastern Plantations et MP Evans. Les producteurs vendent à l’avance la majeure partie de leurs récoltes, pour se prémunir contre d’importantes fluctuations de prix.

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