La livre turque en chute libre

L’économie turque s’est contractée au troisième trimestre de 2016, une première depuis 2009. La tentative de coup d’État de juillet et les licenciements massifs de fonctionnaires publics qui ont suivi ont pesé lourdement sur la consommation privée et les investissements des entreprises.

L’instabilité politique, exacerbée par les attentats terroristes, a également eu des répercussions sur l’important secteur touristique turc.

La livre turque est une des monnaies des pays émergents les moins performantes, avec un recul de 14% vis-à-vis de l’euro et de 17% vis-à-vis du dollar depuis le 1er janvier 2016. La devise est dans le creux de la vague depuis fin septembre, lorsque l’agence de notation Moody’s a privé la Turquie de son statut d’ “investment grade”. Et le premier relèvement des taux de la Banque centrale turque en trois ans, opéré en novembre dernier, n’y a rien fait.

Quelles sont les perspectives économiques pour 2017?

Il semble que les dépenses de consommateurs se sont redressées au quatrième trimestre dernier. On s’attend également à ce que la faiblesse de la livre stimule les exportations turques. L’OCDE table sur un redressement de la croissance à 3,25% cette année, après un recul à moins de 3% en 2016. Ce scénario est cependant exposé à plusieurs aléas, dont l’escalade de l’implication militaire en Syrie et la situation politique intérieure, qui pourraient à nouveau peser sur la confiance des ménages et des entrepreneurs turcs. Pays exportateur, la Turquie est également très tributaire de la croissance économique de ses partenaires commerciaux, en particulier l’Union européenne et la Russie.

Quelles sont les prévisions pour la livre turque en 2017?

La plupart des économistes tablent sur une nouvelle baisse de la livre turque. La Banque centrale turque n’a guère de marge de manoeuvre. D’une part, le relèvement des taux aux États-Unis pourrait encore affaiblir la livre l’an prochain, ce qui éloignerait davantage l’inflation – qui atteint désormais 7% – de l’objectif de 5%. D’autre part, le gouvernement turc réclame de plus en plus ouvertement une baisse des taux pour stimuler la croissance. La Banque centrale turque semble privilégier la deuxième option: malgré la hauteur de l’inflation, elle a décidé, lors de sa réunion de décembre, de laisser ses taux inchangés.

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