La course à l’intelligence artificielle et à la robotique

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De grands noms comme Amazon, Apple, Facebook, IBM ou Microsoft sont actifs dans l’intelligence artificielle. Le cours de Nvidia, qui produit des cartes graphiques et des puces pour les cartes-mères et les appareils mobiles, a à peine souffert de la pandémie; il a même augmenté de 180% cette année, et de 4.581% en 10 ans!

Dans les parcs de Singapour, des robots-patrouilleurs rappellent aux promeneurs de garder leurs distances. Spot, le robot-chien de Boston Dynamics, est même en vente en Belgique. Ce quadrupède de 110 cm de long, 84 cm en position debout et pesant 32,5 kg, coûte 74.500 dollars. Sa batterie de 605 Wh lui permet de se dandiner pendant une heure et demie à la vitesse de 1,6 mètre par seconde et de porter 14 kg. Achetée par Google en 2013 puis revendue au japonais Softbank en 2017, Boston Dynamics se concentre sur les robots aux déplacements naturels.

Applications industrielles

La robotique est la branche de la mécatronique qui traite des implications théoriques et des applications pratiques des robots au sens le plus large du terme. C’est le segment qui fabrique les robots ou parties de robots et intègre des robots dans les processus de production. Si les robots peuvent déjà faire énormément de choses, ils pourront, grâce à des puces plus performantes encore, gérer des tâches de plus en plus complexes. Aussi spectaculaire que soit Spot, l’avenir de la robotique est sans doute surtout dans les applications industrielles, où les tâches répétitives pourront être rendues moins coûteuses, plus précises et plus fiables.

Les robots industriels n’ont rien d’humanoïdes ou de zooïdes. Ce sont des machines automatiquement contrôlées, programmées pour manipuler ou déplacer des objets. Ils sont par exemple largement utilisés dans la fabrication de voitures. Equipés de capteurs, radars et autres caméras, les véhicules autonomes et les voitures automotrices sont sans doute appelés à connaître un véritable essor. Pour qu’ils puissent rouler sans provoquer d’accidents, il leur faut des logiciels et beaucoup, beaucoup de données: c’est là qu’interviennent les Google, Apple et Amazon de ce monde, dont ce n’est pas une coïncidence s’ils se sont lancés dans la production de véhicules, concurrençant au passage les constructeurs classiques. Ils font également leurs premiers pas dans le développement de drones commerciaux (les drones sont utilisés par l’armée depuis tout un temps déjà). Amazon s’apprête de son côté à utiliser une sorte d’hélicoptère sans pilote.

La banque électronique et mobile s’est ménagé une place très importante au sein des services financiers. Le secteur va de plus en plus loin: même le travail des gestionnaires d’actifs est (en partie) menacé. Si le personnel coûteux peut être remplacé par des robots, les services deviendront nettement moins onéreux. Mais ici, tout particulièrement, leur qualité dépendra de celle de l’intelligence artificielle (IA).

Internet des objets

L’intelligence artificielle est la capacité d’apprentissage des machines et des logiciels. La combinaison de l’IA, des systèmes d’auto-apprentissage et du deep learning (apprentissage profond)permet de déléguer toute une série de tâches aux machines. L’IA est à la base de l’Internet des objets, dans le cadre de quoi des objets quotidiens sont connectés à des réseaux et peuvent échanger des données. Les assistants virtuels, qui gèrent et surveillent la maison, et les haut-parleurs intelligents, capables de répondre à presque toutes les questions, deviennent monnaie courante. Les voitures intelligentes, qui donnent des indications personnalisées au chauffeur sur la base des données de géolocalisation, rendent la conduite plus écologique et améliorent la sécurité routière. On le voit: robotique et IA sont intrinsèquement liées. Le marché pourrait dépasser les 40 milliards de dollars d’ici à 2024.

La robotisation des soins de santé est une perspective qui frappe peut-être plus encore l’imagination. Alors que les chirurgies assistées sont déjà le quotidien des hôpitaux, les robots qui opèrent pratiquement seuls ne sont plus très loin. Sur fond de vieillissement de la population, les robots de revalidation sont appelés à se multiplier. Le marché des soins de santé devrait valoir plus d’un milliard de dollars dans cinq ans. L’agriculture et l’exploitation minière, enfin, occupent de moins en moins de main-d’oeuvre, alors que les besoins en fruits, légumes et minerais sont en constante augmentation: drones et tracteurs et camions automoteurs pourraient donc devenir très courants. Les fabricants d’équipements agricoles, comme John Deere, ou d’équipements lourds, comme Caterpillar ou Komatsu, ont encore de beaux jours devant eux.

Perles

Il ne faut pas nécessairement chercher loin des actions performantes dans les secteurs de la robotique et de l’IA. General Electric, Siemens, Schneider et Dassault sont actifs dans ces deux domaines. Aux Pays-Bas, TKH (surveillance et sécurité par caméra, communication, automatisation des machines et robotique) est un groupe très bien géré, qui cherche à générer des synergies internes. Au Japon, Yaskawa Electric fabrique, entre autres, des servo-systèmes et des robots industriels destinés à l’assemblage, au revêtement et à l’automatisation générale. Ses actions, qui se négocient en Bourse de Francfort, ont bondi de plus de 200% en cinq ans. Son compatriote Fanuc est spécialisé dans l’automatisation de diverses activités d’exploitation; ses actions, sur le Nasdaq, se sont bien remises du choc provoqué par le confinement.

Au nombre des entreprises jeunes et/ou plus petites, mais prometteuses, nous citerons:

Nom

Pays

Bourse

Cours

Perf. cours sur 1 an

ABB

Suisse

Zurich

24,37 CHF

+1%

Ekso Bionics

USA

Nasdaq

4,68 USD

-55%

Intuitive Surgical

USA

Nasdaq

752 USD

+33%

ReWalk Robotics

USA

Nasdaq

1,43 USD

-52%

Rockwell

USA

NYSE

249 USD

+45%

De grands noms comme Amazon, Apple, Facebook, IBM ou Microsoft sont actifs dans l’IA – les énormes quantités d’informations qu’ils brassent les y autorisent. Un peu moins connue, Nvidia produit des cartes graphiques et des puces pour les cartes-mères et les appareils mobiles; ses composants sont utilisés par la quasi-intégralité des principaux fabricants d’ordinateurs. Son cours a à peine souffert de la pandémie – il a même augmenté de 180% cette année, et de 4.581% en 10 ans! L’action n’est pourtant pas encore trop chère.

Qualcomm (San Diego) est le plus grand fabricant de processeurs au monde après Intel et Samsung. Ses puces sont principalement utilisées dans les appareils mobiles. L’action s’est appréciée de 60% cette année. Le dividende tourne autour de 2%, ce qui n’est ni négligeable, ni courant dans ce secteur. La plateforme de cloud computing pour le Customer Relationship Management et les processus commerciaux Salesforce n’en verse, elle, aucun. Son action n’en est pas moins considérée comme une perle. Elle a sa place dans tout portefeuille bien diversifié.

Baidu, le Google chinois, tire l’essentiel de ses revenus de la publicité de recherche. La concurrence l’incite à se diversifier dans le cloud computing et les voitures automotrices, notamment. Il construira des voitures autonomes de niveau 4 (sans intervention du conducteur en cas d’urgence) dès 2021. Son action s’est très bien comportée cette année (+25%); à un rapport cours/bénéfice de 16, elle reste abordable.

Samsung est une des plus grandes entreprises d’électronique au monde. Outre des équipements de télécommunications, des appareils numériques et des appareils médias, le sud-coréen construit navires et équipements offshore. La masse de données dont il dispose fait de lui un acteur majeur sur le marché de l’IA. Malgré sa vigoureuse remontée après le creux du printemps, le titre, à un rapport cours/bénéfice de 14, vaut toujours la peine d’être acheté, d’autant que le rendement en dividende est de 2,5%.

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