La correction du prix du zinc est temporaire

Lorsque les acteurs du secteur interrompent temporairement leur production, le cours du zinc peut être très volatil.

L’an dernier, le zinc fut l’un des métaux les plus performants: il s’est inscrit en hausse de près de 30%. La tendance s’était confirmée au début de cette année 2018, le prix de la tonne s’étant même hissé en février à près de 3.600 dollars, son plus haut niveau depuis 2007. Mais les mois suivants, il a corrigé d’un peu plus de 15%. Au début de ce mois de mai, la tonne est repassée sous les 3.000 dollars, un prix que le zinc n’avait plus atteint depuis l’été dernier.

Déficit d’offre persistant

Durant la première moitié de cette décennie, plusieurs groupes miniers ont décidé de ne plus investir dans leur expansion et de réduire leur capacité de production. Ainsi, pour la troisième année consécutive, l’offre de zinc est insuffisante. L’International Lead and Zinc Study Group a anticipé pour 2018 un déficit de 263.000 tonnes. Le bureau d’études de marché Wood MacKenzie estime pour sa part qu’il atteindra 350.000 tonnes.

Ce déficit persistant de l’offre sur le marché mondial du zinc est une mauvaise nouvelle pour les entreprises spécialisées dans la fonte du métal, notamment, comme Nyrstar, qui voient leurs revenus et marges diminuer. Le prix de référence pour la fonte du minerai de zinc a été établi pour 2018 à 147 dollars la tonne, soit près de 15% de moins que l’an dernier et le niveau le plus faible depuis 2006.

Facteurs pesant sur le cours

Lorsque le cours du zinc est élevé, ce sont principalement des groupes miniers tels Glencore, Teck ou Vedanta qui en tirent profit, et ils mettent tout en oeuvre pour en profiter davantage. Si le prix du métal a baissé récemment, c’est en raison de la conjonction de facteurs tels que des prises de bénéfices, des stocks encore élevés et surtout, la perspective d’une offre plus importante. Ainsi cette année Glencore inaugurera-t-il la mine Lady Loretta, laquelle contribuera cette année et l’an prochain respectivement à concurrence de 100.000 et 60.000 tonnes à la production de zinc du groupe. A l’horizon 2020, cette dernière aura augmenté de 18% par rapport à 2017. Vedanta a pour sa part des projets d’expansion en Inde, l’un des marchés enregistrant la croissance la plus rapide du secteur.

Pour autant, on ne peut encore prédire quand le marché reviendra à l’équilibre.

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