Danny Reweghs

La bulle techno, pas (encore) de nature spéculative

Danny Reweghs Journaliste

L’un dans l’autre, les indices technologiques sont d’ores et déjà en hausse depuis le début de l’année, alors que les principaux indices continuent à céder du terrain, et sont même toujours largement dans le rouge en Europe.

En mars, les lois de la gravité ont semblé vouloir s’appliquer aux valeurs technologiques-phares américaines, que la panique provoquée par le Covid-19 n’a pas plus épargnées que les autres titres. Ce fut toutefois fugace. Le tableau ci-dessous en dit long: la chute subie par les indices technologiques (Nasdaq Composite et Nasdaq 100) s’est révélée beaucoup moins brutale que celle des autres indices, tandis que la reprise d’avril et du début du mois de mai fut nettement plus marquée.

L’un dans l’autre, les indices technologiques sont d’ores et déjà en hausse depuis le début de l’année, alors que les principaux indices continuent à céder du terrain, et sont même toujours largement dans le rouge en Europe. Les résultats du premier trimestre et les pronostics des analystes pour le reste de l’année sont également beaucoup plus optimistes à leur égard. Microsoft, par exemple, achève le premier trimestre sur d’excellents chiffres. Dans le cas d’Alphabet, le holding mère au-dessus de Google, et de Facebook, la baisse des revenus publicitaires due à la crise est incontestable, mais ces groupes disposent de suffisamment de solutions pour préserver leurs recettes, au minimum.

Exceptionnellement solides

Nous en concluons qu’il existe bel et bien une bulle technologique, du moins au sens où on peut l’entendre aujourd’hui, en cette période de confinement, c’est-à-dire sous la forme d’un cocon, ou silo. Tout comme chacun est tenu de respecter une distance de sécurité, le secteur technologique, et tout particulièrement ses grandes enseignes, semble former une bulle qui, en réussissant à se protéger des conséquences de la pandémie, voit ses résultats beaucoup moins négativement affectés que ceux des entreprises classiques. Le secteur se caractérise en outre par des positions de trésorerie nette extrêmement élevées et des marges bénéficiaires beaucoup plus importantes que les autres.

Les entreprises technologiques ont donc bien récupéré, un peu trop bien, même, sans doute, mais il paraît certain que la prochaine correction devra être mise à profit pour prendre position. Compte tenu de la solidité des fondamentaux, les valorisations peuvent jusqu’à nouvel ordre rester supérieures à celles de la moyenne du marché sans qu’il soit question d’une bulle à proprement parler. Selon toute vraisemblance, ces actions continueront à se comporter au moins aussi bien que les indices de référence ces prochaines années. Battre les indices sans avoir de technologiques en portefeuille sera compliqué; nous avons donc, nous aussi, du pain sur la planche.

Performance des principaux indices

Indice

Perf. depuis le 1/1

Nasdaq 100

+6,5%

Nasdaq Composite

+2,4%

S&P 500

-9,3%

Dow Jones

-15,1%

Russell 2000

-20,8% (*)

Bel 20

-22,6%

Eurostoxx 50

-22,9%

(*) Actions (classiques) américaines d’importance moyenne

Source: Bloomberg (au 15/5)

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