L’uranium s’affranchit de sa fourchette

Uranium

A la différence des autres matières premières, l’uranium fait belle figure pendant la crise actuelle. Le marché approche d’un déficit. Les investisseurs voulant profiter de cette hausse ont deux choix: acheter des actions de producteurs ou opter pour une société d’investissement.

Entre début mars 2019 et fin février 2020, le cours de l’uranium a fluctué entre 24 et 26 dollars. Depuis, il s’est hissé de 24 à 27,6 dollars, son plus haut niveau en plus d’un an – une hausse remarquable vu l’effondrement de la plupart des autres matières premières en cette phase de crise.

Le déficit se rapproche

Le cours de l’uranium approche depuis plusieurs années d’un étiage. Depuis 2016, le marché affiche un déficit primaire (production minière inférieure à la consommation) compensé par l’approvisionnement secondaire provenant du recyclage, mais surtout par les stocks élevés de combustible nucléaire qui inondent toujours le marché. La crise du coronavirus a accéléré le phénomène. Ainsi, en mars, le producteur canadien Cameco a fermé la seule mine d’uranium restante du groupe à Cigar Lake (13% de la production mondiale). L’extraction est aussi interrompue en Namibie, principal fournisseur de centrales nucléaires chinoises. Au Kazakhstan, premier producteur mondial d’uranium, où les mines sont nationalisées, Kazatomprom a réduit la production prévue pour 2020 de 4.000 tonnes (environ 8 % de la production primaire).

Selon la World Nuclear Association, les exploitants de centrales nucléaires devront renouveler la plupart de leurs contrats avec les fournisseurs de combustible entre 2021 et 2025. La fermeture prolongée des plus grandes mines d’uranium pourrait accélérer la survenue du déficit. Aux Etats-Unis, un groupe de travail a recommandé la création d’une réserve stratégique – reste à voir quelle suite y donnera Donald Trump.

L’uranium à prix réduit

Face à la hausse du prix de l’uranium, deux possibilités s’offrent aux investisseurs privés. La première: acheter des actions de producteurs d’uranium. Malgré les nombreux amortissements et dépréciations, le leader du marché, Cameco, est financièrement sain et cote toujours sous sa valeur comptable.

Ceux qui veulent éviter le risque opérationnel peuvent opter pour les sociétés d’investissement qui achètent et stockent le combustible nucléaire afin de le vendre plus cher ensuite, comme Uranium Participation Corp. L’action affiche actuellement une décote de plus de 10% par rapport à la valeur de l’actif net. Concrètement, acheter l’action revient à stocker de l’uranium à un prix réduit. La société britannique Yellow Cake Plc. a un modèle commercial similaire; la décote par rapport à la quantité d’uranium en portefeuille peut atteindre 20%.

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