L’once d’argent à moins de 14 dollars

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A la mi-septembre, le prix de l’once troy d’argent a plongé sous 14 dollars pour la première fois depuis le début de 2016. Cependant, le cours du dollar, auquel les cours des métaux précieux sont souvent corrélés, semble avoir interrompu son ascension.

Le plancher précédent, atteint fin 2015 (13,63 dollars), n’est plus très éloigné. C’est au début de 2009, durant la crise financière, que l’argent a flirté avec des planchers inférieurs encore à ce dernier niveau. En dollar, l’argent a déjà reculé de 16% cette année, alors qu’en euro, le repli n’est “que” de 14%. A moins d’un rebond sensible du cours durant le quatrième trimestre, le rendement de l’argent sera négatif cette année aussi. Ce serait la cinquième fois sur les six dernières années.

Fixation du prix

Si l’argent est à ce point volatil, c’est parce que les investisseurs sont nombreux à spéculer sur son prix. Et c’est principalement le grand nombre de positions courtes prises sur les marchés à terme qui explique l’évolution décevante de son cours. Les investisseurs utilisent souvent les métaux précieux comme instruments de couverture. Par ailleurs, il y a, depuis de nombreuses années, une corrélation étroite de l’argent avec le dollar américain: lorsque le billet vert s’apprécie, les prix des métaux précieux diminuent presque systématiquement.

Ratio or/argent à un sommet

Cette relation tend toutefois à se rompre s’agissant du dollar: cette année, le cours de l’or (en dollar) n’accuse pour sa part qu’un repli de 8%. En conséquence, le mois dernier, le ratio or/argent s’est hissé à 85, un nouveau sommet, puisque le niveau est supérieur au plus-haut atteint en 2008/2009! Pour retrouver un niveau encore plus élevé, il faut revenir à 1991, en pleine Guerre du Golfe. A l’époque, le rapport était légèrement supérieur à 100. Cette année, celui-ci a excédé 80 la plupart du temps. C’est exceptionnel. La moyenne des quatre dernières décennies s’élève à 56!

L’argent est pour l’heure très bon marché par rapport à d’autres matières premières, comme le pétrole brut. Ces dernières semaines, la hausse de la devise américaine semble s’être interrompue, cependant. En août, l’indice du dollar a atteint son plus haut niveau en plus d’un an. Le marché a déjà pris en considération les relèvements de taux prévus cette année. Autrement dit: pour que le billet vert s’apprécie à nouveau, il faudra cette fois une amélioration des indicateurs macroéconomiques. A défaut, il est fort probable que l’on assiste à un allégement des positions courtes sur les métaux précieux.

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