L’Estelle de Mithra, potentiel “blockbuster”

L'Estelle de Mithra, potentiel "blockbuster"

La rédaction de l’Initié répond à la question d’un abonné: “Ne devrais-je pas vendre mes actions Mithra dès lors que François Fornieri est dans la tourmente?”

L’actualité sur le directeur et actionnaire de référence de Mithra ternit certes quelque peu l’image de l’entreprise. Cela s’est vu au recul du cours de l’action. Et il est difficile d’estimer combien de temps ses déboires affecteront encore le titre. Cela dit, sur le plan opérationnel, ceux-ci ne devraient pas avoir d’incidence. Dès après l’annonce de l’arrestation de François Fornieri, le conseil d’administration a nommé provisoirement Christophe Maréchal (directeur financier) au poste de CEO. Conseil d’administration qui, tel qu’annoncé en novembre, est remanié: des administrateurs externes très expérimentés l’intègrent et, Marc Coucke ne le présidant plus, le très renommé Ajit Shetty le remplace.

Pour le spécialiste liégeois de la santé féminine, cette année est cruciale. Les agences européenne (AEM), américaine (FDA) et canadienne (Health Canada) des médicaments se prononceront en effet sur la mise sur leur marché du contraceptif Estelle (Nextstellis), le premier des trois candidats médicaments à base d’estetrol (E4), un oestrogène naturel, qu’a développés Mithra. En cas d’approbation, ce sera aux partenaires commerciaux de jouer. Rappelons que Mithra pense détenir, avec ce contraceptif, un blockbuster (produit qui lui rapporterait plus d’un milliard de dollars). Mayne Pharma en assurera les ventes aux Etats-Unis et au Canada, Ceres Pharma en Belgique et au Luxembourg, et Gedeon Richter ailleurs en Europe.

Grâce aux fonds levés en 2020, la trésorerie, qui avait alors atteint 260 millions d’euros, devrait être suffisante jusqu’au 1er semestre de 2022, au cours duquel seront publiés les résultats des études de phase III menées sur le Donesta, le deuxième médicament à base d’E4, qui, lui, s’attaque aux bouffées de chaleur qu’entraîne la ménopause. Une étude clinique sera lancée cette année avec le PeriNesta, un traitement oral complet de la périménopause, candidat produit qui clôt le trio à base d’E4. En outre, courant du 1er semestre, nous saurons si l’E4 agit sur l’infection au Covid-19 (étude de phase II en cours).

L’action a perdu la moitié de sa valeur depuis la mi-2018, mais de bons chiffres de vente pour l’Estelle pourraient lui donner un nouvel élan. C’est pourquoi, jusqu’à leur publication (au 2e semestre), nous conservons notre (petite) position dans le portefeuille modèle.

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