Danny Reweghs

L’argent devance l’or

Danny Reweghs Journaliste

A l’heure du bilan de l’année extraordinaire 2020, les métaux précieux affichent des rendements confortables – même s’ils ont diminué, comme nous l’attendions, après leur envolée de l’été. Leur potentiel à long terme est encore énorme et leur prix pourrait déjà se redresser nettement au cours des six prochains mois.

Marquée par une crise sanitaire sans précédent, puis une profonde crise économique, 2020 fut une année historique. Dans ce contexte ” favorable “, il aurait été décevant que les métaux précieux, outils de diversification du portefeuille, ne jouent pas leur rôle protecteur. Heureusement, l’or a progressé de 24,6% en 2020 et l’argent de 47,4% – des chiffres toutefois exprimés en dollars, les investisseurs en euros ayant vu leurs gains écornés de 11%.

Au premier abord, la comparaison, à fin mars et fin décembre, de la performance des deux métaux précieux les plus connus (l’or et l’argent) surprend. L’argent a perdu pas moins de 35% de sa valeur sur le 1er trimestre de 2020, pour ensuite connaître un rebond spectaculaire (+127% fin 2020). L’or a également subi la vague de dégagements initiée par des investisseurs en quête de liquidités, mais son recul s’est limité à 4% sur le premier trimestre. La hausse ultérieure a cependant été moins spectaculaire, à 30% ” seulement “.

Le fait que l’argent ait surpassé le métal jaune fin décembre augure, selon nous, une normalisation de l’économie en 2021. L’or est en effet peu utilisé dans l’industrie, à la différence de l’argent. Ce dernier, dont le cours a tout d’abord plongé dès l’adoption de mesures de confinement, a davantage profité, ces derniers mois, de la perspective d’un redressement économique grâce aux vaccins.

Une hausse durable

A l’heure du bilan de 2020, les métaux précieux affichent donc des rendements confortables – même s’ils ont diminué, comme nous l’attendions, après leur envolée d’avril à juillet, grâce à l’enthousiasme débordant des analystes et des investisseurs. La correction amorcée après le franchissement historique du seuil ” magique ” de 2.000 dollars l’once troy – le précédent record datait de 2011 – a duré six mois environ.

Cette évolution est parfaitement normale et n’entame en rien notre confiance dans leur fort potentiel à long terme. Répétons-le, en dépit de la correction, les métaux précieux connaissent actuellement une phase haussière qui pourrait bien durer de nombreuses années. La précédente s’était étalée du début du siècle jusque 2011 et avait porté le cours de l’or de 250 à 1.900 dollars l’once troy, ou une multiplication par sept! L’association d’injections massives de liquidités dans le système par les banques centrales, lesquelles maintiennent négatifs les taux d’intérêt réels (soit les taux nominaux moins l’inflation), de trous gigantesques dans les budgets des pays du monde entier, toujours plus endettés, et d’un taux de croissance qui ralentit structurellement, nous fait espérer que la progression des cours des métaux précieux sera au moins égale à celle observée de 2000 à 2011. Selon nous, la hausse pourrait déjà être considérable sur les six prochains mois. L’or, l’argent, mais aussi les actions minières sont appelés à dépasser nettement le pic qu’ils ont atteint à l’été 2020.

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