Inditex, action de grande qualité

La success-story Zara

Depuis la crise de l’euro notamment, l’Espagne n’a pas la meilleure réputation auprès des économistes et des investisseurs en actions. C’est un pays en crise, avec un effondrement du marché immobilier conjugué à une explosion du chômage. Mais cela ne l’empêche pas de compter quelques joyaux parmi ses entreprises. Et c’est l’une d’entre elles, qui est même membre de l’indice Eurostoxx50, que nous voulons vous présenter ici : Inditex. Nous avons précisé dès le titre qu’Inditex (pour Industria de Diseno Textil) est l’heureux propriétaire de la célèbre chaîne de prêt-à-porter Zara. Le groupe a fêté ses 50 ans l’an dernier : il a été fondé en 1963 par Amancio Ortega Gaona. A l’époque, c’était un simple fabricant de textile pour vêtements féminins. Le virage a été amorcé en 1975 lorsque la première boutique Zara a ouvert ses portes à La Corogne (Galice), dans le nord de l’Espagne. La première boutique en dehors de l’Espagne a été inaugurée à Porto en 1988, et le groupe a ouvert sa première boutique à New York l’année suivante. Aujourd’hui, on recense environ 1800 boutiques Zara, toutes situées à des endroits sélectionnés avec soin, dans des villes populaires de 87 pays dans le monde. Bien qu’il tire environ deux tiers de son chiffre d’affaires (CA) des boutiques Zara, le groupe revendique aujourd’hui (derniers résultats au 31/01) 8 marques (outre Zara, Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home (literie, linges de lit et de bain) et Uterqüe), 6340 points de vente (+331 par rapport à l’exercice écoulé) et plus de 128.000 employés (+8000 par rapport à l’exercice écoulé). L’entrée en Bourse est intervenue au printemps 2001, à (en convertissant) 14,7 EUR. Inditex n’a cessé de se développer depuis, avec un bénéfice en hausse systématique depuis l’IPO. C’était également le cas pour l’exercice écoulé (2013-2014; clos le 31/01). Le CA a gagné 5% à 16,72 milliards EUR (+8%, hors écarts de change; 8,2 milliards EUR pour l’exercice 2005-2006) et a progressé de 3% dans les boutiques ouvertes depuis plus d’un an. Le résultat net a augmenté de 1% à 2,38 milliards EUR (3,81 EUR par action; 3,79 EUR pour l’exercice 2013; 3,10 EUR pour 2012; 2,78 EUR pour 2011 et 2,11 EUR pour 2010). Le dividende a même été relevé de 10% à 2,42 EUR par action. Cette croissance n’est pas passée inaperçue sur la Bourse de Madrid. L’action a gagné 255% sur ces 5 dernières années, contre +29% pour l’IBEX et +52% pour l’Eurostoxx50. Et ce, malgré quelques ratés ces douze derniers moins en raison du ralentissement de la croissance : +2% pour Inditex contre +28% pour l’IBEX et +20% pour l’Eurostoxx50. La reprise des ventes (+12% entre début février et la mi-mars) suggère cependant que ce creux n’était que temporaire (bénéfice prévu de 4,29 EUR par action pour l’exercice 2014-2015).

Qu’est-ce qui fait la force de Zara/Inditex ? Son modèle d’affaires flexible et intégré, où design, production, logistique et ventes sont en parfaite symbiose. Les dernières tendances en matière de mode sont immédiatement intégrées dans le design de pas moins de 36.000 nouveaux articles par an. Les boutiques sont abreuvées de nouveautés deux à six fois par semaine, se trouvent à des endroits privilégiés et offrent un bon rapport qualité-prix. Le feed-back des clients entraîne une éventuelle réorientation des collections. Les commandes des boutiques sont livrées en 24 à 48 heures partout dans le monde. Une performance presque unique. Ce géant mise de plus en plus sur les ventes en ligne et est déjà actif dans ce domaine dans 27 pays.

Conclusion

Inditex est sans conteste une action de grande qualité. A plus de 24 fois le bénéfice attendu pour 2015 et moyennant un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 14, la valorisation est à l’avenant. Nous misons sur une croissance organique (hors acquisitions) de 10% (au moins) pour de nombreuses années encore. De plus, l’action est une retardataire qui pourrait opérer un mouvement de rattrapage en cas de confirmation de la reprise de la croissance. D’où le relèvement du rating.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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