Greenyard: vendre

La rédaction de l’Initié répond à la question d’un abonné: “Que pensez-vous du plan de transformation de Greenyard? Sera-t-il suffisant?”

La pression s’est nettement accrue après la publication du rapport relatif au 3e trimestre (au 31 décembre). Déjà revus à la baisse, les cash-flows opérationnels récurrents (Rebitda hors éléments exceptionnels) prévisionnels pour l’exercice qui s’achèvera le 31 mars ont en effet subi une nouvelle diminution, à 60-65 millions d’euros (-86 millions). Le Rebitda 2017/2018 était de 140,2 millions d’euros encore (-4%, déjà, par rapport à 2016/2017). Greenyard avait initialement tablé sur une hausse de 10%, à 154 millions d’euros, pour 2018/2019. L’endettement est passé à 517,4 millions fin septembre et le rapport endettement net/Rebitda a largement dépassé le ratio de 3,5 convenu avec les banques. La direction a obtenu un assouplissement, à 4,25 fois jusqu’au 31 mars.

La division Horticulture, la plus petite mais la plus rentable (marge de Rebitda: 13,9%), a été cédée pour 120 millions d’euros à l’automne, moyennant une réduction de valeur de 47 millions. Le plan prévoit la vente de plusieurs activités non essentielles ces prochaines années, ce qui rapportera 50 à 75 millions d’euros et coûtera 5 millions en Rebitda. La direction envisage également la vente de Noliko (conserves), l’activité historiquement la plus rentable de la division Long Fresh (Noliko et les surgelés Pinguïn).

La marge de Long Fresh est tombée à 7,6% depuis la fusion avec Univeg et Peatinvest (Horticulture – pas de chiffres distincts pour Noliko). Compte tenu des résultats récents, la vente tombe mal. Pinguïn ne devrait pas être cédée. Greenyard veut approfondir son modèle de partenariat avec les clients, ce qui, chez Fresh (Univeg) surtout, s’accompagnera de pertes d’emplois, principalement au Royaume-Uni et en Allemagne. Le Rebitda devrait augmenter de 20 millions cette année et de 44 millions, à plus de 100 millions, en 2020/2021. Greenyard veut réduire son taux d’endettement à moins de 3 fois le Rebitda, ce qui nécessitera de 80 à 140 millions de capitaux supplémentaires. Il négocie avec des investisseurs. Le plan est notamment signé Marc Zwaaneveld, co-CEO au côté de Hein Deprez. Il est pertinent, mais les risques d’exécution restent nombreux. L’arrivée d’un nouvel investisseur pourrait atténuer la dilution escomptée des participations des actionnaires. En attendant, nous conseillons toujours de vendre le titre (rating 3C).

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