Greenyard: une hausse durable?

La rédaction de l’Initié répond à la question d’un abonné: “L’action Greenyard s’est récemment inscrite en forte hausse. Êtes-vous plus positif la concernant?”

Le géant des fruits et légumes Greenyard a publié un rapport provisoire sur le dernier trimestre de son exercice 2019-2020 (période du 1er janvier au 31 mars). Il fait état, comme attendu, d’une activité très intense dans la grande distribution. Le chiffre d’affaires (CA) annuel devrait avoisiner les 4,05 milliards d’euros, ce qui serait environ 3,5% de mieux qu’ à l’exercice précédent. Sans le coup de pouce apporté par la crise sanitaire, la croissance s’établirait aux alentours de 2,4%. Sur les neuf premiers mois de l’exercice, la hausse a atteint 1,7%, à 2,95 milliards d’euros; le 3e trimestre a surpassé les attentes, avec un CA en progression de 6,4%, à 983,7 millions. Cette bonne performance, le groupe la doit surtout à la division Fresh (Univeg; acteur d’envergure mondiale dans les fruits et légumes), qui a vu son CA gagner 5,7%, à 771,8 millions d’euros, après l’avoir vu baisser durant deux ans. Le regain d’activité dans les supermarchés a certes entraîné une hausse des coûts, mais les cash-flows opérationnels récurrents (Rebitda) sont attrayants. Alors que Greenyard avait déjà relevé le Rebitda prévisionnel annuel à 88-93 millions d’euros, après avoir publié un Rebitda de 47,5 millions au terme du 1er semestre, le groupe l’estime à présent à 93-95 millions. Ce serait cela dit toujours bien moins qu’à l’exercice 2017-2018 (140,2 millions d’euros). Par ailleurs, Greenyard a moins allégé sa dette nette qu’attendu: il l’a réduite de plus de 25%, à 430 millions, sur les 12 derniers mois. Certaines ventes d’actifs non essentiels n’ont pas encore été finalisées. Le taux d’endettement reste élevé, à 4,5 fois le Rebitda. Le groupe doit le ramener de manière autonome à un ratio de 4 en 2021 et de 3 à 4 en 2022, un objectif qui semble réalisable.

Greenyard rêvait d’une progression de la consommation de fruits et légumes depuis des années, et le Covid-19 a transformé le rêve en réalité. Mais il reste à voir si cette hausse ponctuelle se transformera en une tendance naturelle. L’amélioration des résultats du groupe a en tout cas convaincu l’entrepreneur ouest-flandrien Joris Ide de prendre une participation de 3% dans Greenyard. Pour notre part, compte tenu du risque élevé, nous préférons rester à l’écart. Les positions existantes peuvent être conservées (rating 2C).

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