Gilead, un investissement à long terme

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Pourquoi l’action Gilead Sciences est-elle si décevante? Faut-il encore la conserver?”

Nous suivons l’entreprise biotechnologique américaine Gilead Sciences depuis février 2017. Et compte non tenu du rendement de son dividende, de 3,2% brut, il faut bien reconnaître que l’action n’a pas progressé. Après un pic à proximité de 90 USD à la fin janvier, elle est rapidement retombée à son niveau de la fin de 2017, dans le sillage de l’iShares Nasdaq Biotechnology ETF (ticker IBB). La correction est évidemment liée aux performances médiocres des Bourses en général. Mais concernant plus spécifiquement l’entreprise, le recul constant du chiffre d’affaires (CA) et du bénéfice net, imputable à la baisse significative des revenus provenant du traitement du virus de l’hépatite C (VHC), a déçu. C’est la conséquence d’une concurrence plus intense et de la diminution du nombre de patients – la médication les guérit totalement.

Au cours des premiers mois de l’année, le CA lié au virus VHC s’est contracté de 61%, passant de 7,64 à 2,95 milliards de dollars. Gilead espère le stabiliser à partir de 2019 après la mise sur le marché de ses variantes génériques propres. Au cours des neuf premiers mois de l’année, le CA total de Gilead a progressé de 10,4%, à 10,56 milliards de dollars, sous l’impulsion d’un nouveau médicament à succès, le Biktarvy. Mais le bénéfice net a baissé de 6,5 à 4,19 dollars par action sur les trois premiers trimestres. Un autre élément a pesé sur les résultats: les premiers chiffres de vente du Yescarta, le nouveau produit CAR-T destiné au traitement de formes rares du cancer du ganglion lymphatique sur lequel Gilead a mis la main l’an dernier en acquérant Kite Pharma. Après neuf mois, les ventes du produit s’établissaient à 183 millions de dollars, ce qui n’est pas mauvais, mais démontre qu’il reste à Gilead du pain sur la planche si elle veut transformer cette acquisition (à 11,8 milliards de dollars!) en un robuste pôle de croissance après 2020.

L’actuel CEO, John Milligan, quittera Gilead à la fin de l’exercice courant. La nomination de son successeur sera révélatrice de la manière dont l’entreprise compte poursuivre son développement stratégique. Sa position de trésorerie de 30,8 milliards de dollars l’autorise à procéder à des acquisitions. Nous recommandons toujours d’acheter le titre (rating 1B), mais dans une perspective de long terme.

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