Freeport-McMoRan

Digne d’achat

Cet acteur américain a subi une perte pour deux raisons : la baisse généralisée des valeurs liées aux matières premières consécutive aux doutes entourant la croissance chinoise, et la problématique autour de ses dettes (20,7 milliards USD au 30/9). Longtemps, le groupe Freeport-McMoRan (ticker FCX) s’est exclusivement concentré sur les métaux, en premier lieu le cuivre et l’or. L’année 2013 a cependant été marquée par l’acquisition controversée de Plains Explorations pour 9 milliards USD. Le groupe étendait ainsi (à nouveau) son champ d’activités au secteur américain du pétrole et du gaz. Par ailleurs, au 3etrimestre, le groupe a dû déprécier pas moins de 3,5 milliards USD. Sur les neuf premiers mois, il a produit 38,1 millions de barils d’équivalent pétrole. Le groupe envisage la scission de sa division Pétrole & Gaz. Freeport-McMoRan est l’un des plus grands producteurs de cuivre indépendants cotés en Bourse au monde, avec un volume de ventes de 2,9 milliards de livres de cuivre sur les trois premiers trimestres. Le prix du cuivre a cependant baissé de moitié en l’espace de quatre ans. On ne s’étonnera dès lors pas que son cours se soit effondré de 85%, de près de 60 USD début 2011. Ces années-là, il réalisait encore 5 USD par action de bénéfice. En outre, Freeport est un producteur aurifère de taille respectable avec 0,92 million d’onces produites sur les neuf premiers mois. Mais il est aussi le premier producteur mondial de molybdène (métal crucial pour rendre l’acier plus solide et plus résistant à la corrosion et aux fluctuations de température), avec 71 millions de livres sur les 9 premiers mois. L’un des principaux atouts de FCX est sa belle diversification géographique, avec des activités sur les quatre continents. Le groupe américain dont le siège est établi à Phoenix, Arizona, dispose avant tout de sept mines de cuivre et d’une mine spécifique de molybdène (Henderson au Colorado) aux Etats-Unis. En Amérique latine, il possède les mines de cuivre de Cerro Verde au Pérou et d’El Abra au Chili. En Asie, toutes les activités sont concentrées en Indonésie, et plus précisément dans un complexe minier. Il s’agit du projet Grasberg, un complexe d’envergure mondiale, avec notamment les plus grandes réserves de cuivre et d’or au monde. Grasberg fournit d’ailleurs la quasi-totalité de la production d’or. Le groupe n’est actif en Afrique que depuis quelques années, avec le projet de Tenke Fungurume auCongo. On y trouve par ailleurs une production limitée de cobalt. Pour cette année, il table sur une production de cuivre de 4,1 milliards de livres, une production d’or de 1,2 million d’onces d’or et une production de 90 millions de livres de molybdène. La production de pétrole et de gaz devrait atteindre 52,7 millions de barils d’équivalent pétrole. Le 3etrimestre fut à nouveau décevant. Même sans considérer les 3,7 milliards USD de dépréciations, la perte totalise 0,15 USD par action, ce qui est inférieur au consensus des analystes de -0,09 USD par action et bien en-deçà des 0,53 USD de bénéfice du 3etrimestre 2014. Le chiffre d’affaires (CA) a reculé de 35%, à 3,68 milliards USD (consensus des analystes à 4,05 milliards USD).

Conclusion

Le repli de cours de 70% cette année a ramené Freeport-McMoRan à un niveau très bon marché, à 0,7 fois la valeur comptable, 0,5 fois le CA et 5 fois le rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) 2016. A ces niveaux de cours, on peut anticiper un redressement substantiel de cours, mais dans une perspective de 3 à 5 ans.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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