Fagron et Statoil

Pourquoi Fagron n’a-t-elle toujours pas été rachetée ? Tous les arguments en faveur d’un tel scénario sont pourtant là, selon moi, ou ai-je manqué quelque chose ?

Il est exact que de très nombreux éléments plaident en faveur d’une acquisition de Fagron. Tout d’abord le fait que les acquisitions se sont multipliées dans le secteur des soins de santé ces deux dernières années, portées par les bilans solides des grandes entreprises pharmaceutiques et les conditions de financement avantageuses. Mais surtout : Fagron a beaucoup à offrir. Avant tout, c’est une entreprise de forte croissance qui a accompli un parcours impressionnant ces dernières années et prévoit, sur la base de son excellente plateforme de développement, une croissance autonome à deux chiffres pour les années à venir. Elle dispose d’un management expérimenté – le directeur Ger van Jeveren a créé lui-même l’entreprise en 1990 – au palmarès brillant. De plus, l’entreprise n’a plus d’actionnaire de contrôle (même si cela n’aurait sans doute pas empêché une acquisition par le passé) depuis le départ des actionnaires de référence Waterland et Marc Coucke en 2014. Enfin, la valorisation, avec un cours/bénéfice attendu en 2015 de 17 et une valeur d’entreprise correspondant à 10,8 fois les cash-flows opérationnels (EBITDA) attendus pour 2015, n’est certes pas négligeable, mais pas non plus excessive. Naturellement, il est impossible de prévoir si une offre sera lancée sur Fagron. Nous savons en revanche que le fondateur van Jeveren n’est guère tenté par ce scénario. Fagron est l’oeuvre de sa vie, et il souhaite encore poursuivre plusieurs années sur la voie d’un développement autonome basé sur le modèle ” buy-and-build ” qui lui a valu beaucoup de succès jusqu’ici. Un autre élément est le fait que Fagron est active sur un marché de niche relativement restreint (matières premières pharmaceutiques et préparations) au sein du secteur des soins de santé, sur lequel les grands groupes pharma ne sont pas présents. Depuis quelques années, Fagron se manifeste de plus en plus nettement comme le leader de ce marché encore très fragmenté, mais en croissance. Notamment dans le cadre de sa stratégie de croissance dans les préparations stériles, Fagron a annoncé en mai l’acquisition d’AnazaoHealth, un fabricant américain de préparations stériles spécialisées dans la médecine nucléaire et les préparations contre la douleur. Fagron a déboursé six fois l’EBITDA attendu en 2015 (marge d’EBITDA comparable à celle de Fagron; 26%) pour cette entreprise qui table sur un chiffre d’affaires de 30 millions USD cette année. L’acquisition sera payée à concurrence de 40% via l’émission de nouvelles actions à au moins 40 EUR chacune, soit une dilution de 1,5%. Nous croyons dans la croissance de Fagron, qui devrait se traduire à terme par une hausse du cours, y compris sans acquisition. Nous conservons notre position dans le portefeuille modèle et réitérons le conseil d’achat ” (1B).

Nous cherchons à remplacer une obligation en couronne norvégienne arrivée à échéance. Nous ne voulons plus d’obligations, et comme les entreprises de services pétroliers du type Seadrill ou Aker Solutions sont trop risquées à nos yeux, nous avons pensé à Statoil. Un bon choix ?

En effet, un investissement dans une obligation en couronne norvégienne (NOK) n’est pas attrayant actuellement. La baisse constante des taux d’intérêt a ramené le taux à 5 ans à 1%, contre encore 3 ou 4% il y a quelques années. Un investissement dans une action à dividende constitue une solution de remplacement, même s’il faut naturellement être conscient du fait que le dividende n’est pas garanti et que le cours d’une action peut (énormément) fluctuer. Bien que cela ne procure aucune certitude, il est toujours intéressant d’observer l’historique de l’entreprise en la matière quand on s’intéresse à l’évolution future d’un dividende. Dans le cas de Statoil, nous constatons que le dividende brut a fluctué entre un minimum de 6 NOK par action (en 2010, pour l’exercice 2009) et un maximum de 9,12 NOK par action (en 2007, pour l’exercice 2006) depuis 2005. Actuellement, Statoil verse un dividende trimestriel de 1,8 NOK par action, soit 7,2 NOK par action sur base annuelle, ce qui représente un rendement brut de 5%. Cet historique est nettement plus stable que celui d’entreprises de services pétroliers comme Seadrill (qui a subitement supprimé son dividende à la fin de l’an dernier) et Aker Solutions (dividende le plus récent : 1,45 NOK par action, rendement brut de 3,2%). Bien entendu, le géant pétrolier norvégien pâtit également de la forte baisse des prix du pétrole. Des dépréciations exceptionnelles sur des actifs en Amérique du Nord et dans le golfe du Mexique ont même donné lieu à une perte nette de 35,4 milliards NOK au 1er trimestre. Le résultat sous-jacent – bénéfice net de 7 milliards NOK, contre 15,8 milliards NOK au 1er semestre 2014 – était cependant supérieur aux attentes, grâce aux excellentes performances de la division Raffinage. La production a augmenté de 6% en termes récurrents, et Statoil table sur une croissance organique de 2% pour 2015. L’exploitation du gisement de Johan Sverdrup, dans les eaux norvégiennes, devrait commencer en 2019. Des contrats valant plusieurs milliards de NOK ont été attribués ces derniers mois pour le développement de ce gigantesque gisement de pétrole, notamment à Aker Solutions et Kvaerner. Statoil est financièrement robuste et nous ne voyons pas de risques baissiers significatifs pour le dividende. Digne d’achat (1A).

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