Danny Reweghs

En attendant la prochaine “cryptomania”

Danny Reweghs Journaliste

Le bitcoin atteindrait un sommet (intermédiaire?) cette année, puisqu’il sera à mi-chemin du cycle (deux années formidables, deux années catastrophiques) en mai. Mais n’oubliez jamais que le bitcoin, comme toutes les autres monnaies virtuelles, présente un profil de risque très élevé.

Qui investit (“mise” ou “spécule”, diraient certains) dans les cryptomonnaies ne s’est pas ennuyé une seconde en 2021. Alors que parmi les actifs financiers classiques, les fluctuations de plus de 2% en une journée font figure d’exception, du côté des monnaies numériques, c’est plutôt la règle. Après un début d’année en fanfare, dans la prolongation de la hausse entamée à l’automne 2020, les amateurs ont dû admettre la dure loi applicable à tous les actifs financiers: ce qui monte finit toujours par redescendre.

Cette évolution en dents de scie a contribué à révéler certaines des faiblesses des cryptomonnaies: elles sont dépourvues de valeur intrinsèque, de sorte que la formation de leur cours est tributaire du sentiment, énergivores et relèvent en outre d’un cadre juridique incertain. Les Etats souhaitent ceci dit exercer un certain contrôle sur elles – la Chine va même très loin en ce sens. Or c’est précisément le fait qu’elles échappent au contrôle des banques centrales qui confère aux monnaies virtuelles leur attrait particulier.

Pas terminé

S’il n’est pas impossible que le bitcoin retrouve sous peu ses niveaux planchers de 2021 (30.000 dollars), cela ne signifie pas que la plus connue des cryptodevises doive passer aux profits et pertes. Dans leur relativement courte existence, les cryptomonnaies ont démontré leur extrême résilience. La barre symbolique des 100.000 dollars serait-elle dès lors en vue? On ne peut l’exclure.

De grands acteurs institutionnels ont manifesté un intérêt croissant envers les cryptodevises en 2021, ce qui a renforcé leur image. Les actifs numériques sont en outre de plus en plus facilement accessibles, grâce notamment à des fonds et à des trackers, parmi lesquels le premier tracker américain en bitcoin (Proshares Bitcoin Strategy ETF; ticker: BITO). Ils sont appréciés des investisseurs que le manque d’orthodoxie des banques centrales et la pandémie de dettes causée par l’intervention massive des pouvoirs publics pendant la crise sanitaire inquiètent.

Extraction

Le bitcoin est aussi prisé pour sa rareté (près de 90% des 21 millions de bitcoins prévus par le protocole sont d’ores et déjà extraits), pour l’étroitesse de son marché (quelques milliers de milliards de dollars) et pour sa croissance prévisible et limitée, conséquence du système du halving, en vertu duquel la puissance de calcul requise pour miner est doublée tous les quatre ans, ce qui réduit à chaque fois l’offre de moitié. Depuis mai 2020, le taux de minage est de 6,25 bitcoins par 10 minutes.

Le recul permet d’observer un cycle: pour faire simple, les deux premières années sont fantastiques, les deux suivantes, calamiteuses. D’où l’affirmation selon laquelle le bitcoin atteindrait un sommet (intermédiaire?) cette année, puisqu’il sera à mi-chemin du cycle en mai. Les cryptomonnaies sont très risquées: n’y consacrez pas plus de 1% à 2% de votre portefeuille.

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