Danny Reweghs

Elections de mi-mandat aux Etats-Unis

Danny Reweghs Journaliste

Les Démocrates espèrent reconquérir le Congrès. Mais compte tenu de l’avance qu’ont leurs opposants à la Chambre et de la remise en jeu de nombreux sièges démocrates au Sénat, ce n’est pas gagné.

Le 6 novembre auront lieu les élections de mi-mandat (mid-terms) aux Etats-Unis. Confirmer l’assise de son parti est le premier grand défi auquel sera confronté Donald Trump depuis son investiture. En réalité, les mid-terms ne concernent pas la présidence du pays, mais bien le Congrès. Celui-ci se compose du Sénat (100 sénateurs), dont un tiers des sièges environ seront renouvelés, et de la Chambre des Représentants (435 élus), où l’intégralité des mandats seront remis en jeu. La plupart des Etats organisent en outre des élections locales et régionales, et notamment celle des gouverneurs et maires.

Aujourd’hui, les Républicains contrôlent à la fois la Chambre et le Sénat mais les mid-terms sont généralement défavorables au parti du président. Beaucoup se souviennent de l’échec cuisant de Barack Obama en 2010, deux ans après sa première élection; ce résultat avait d’ailleurs sensiblement affaibli sa force de frappe ultérieure. Les Démocrates espèrent – et les sondages leur donnent raison – reconquérir le Congrès. Mais compte tenu de l’avance qu’ont leurs opposants à la Chambre (236 Républicains, contre 193 Démocrates et 6 indépendants/vacants) et de la remise en jeu de nombreux sièges démocrates au Sénat (contre neuf sièges républicains seulement), ce n’est pas gagné. La plupart des experts estiment toutefois à plus de 50% la probabilité d’assister à un changement de couleur au Congrès au 1er janvier prochain. Donald Trump fait actuellement des pieds et des mains pour convaincre la Chine de conclure un accord commercial, afin que son parti conserve la majorité. En cas d’échec, il lui faudra envisager une situation de cohabitation, lui dont on sait que le sens de la collaboration n’est pas le point fort – sa marque de fabrique est plutôt la confrontation.

Les Bourses

Les élections de mi-mandat n’auront pas d’incidence sur la tendance de long terme des Bourses, pas même de Wall Street. Cependant, la hausse de la Bourse américaine jouera les arrêts de jeu, quelle que soit l’issue du scrutin. Mais le temps additionnel dont nous disposerons – la durée de la poursuite de la hausse – dépendra de ces résultats.

Malgré ses frasques et ses tweets malheureux, Wall Street a jusqu’ici largement soutenu Donald Trump. Si l’homme se trouvait affaibli, le redressement pourrait être de courte durée et le repli s’amorcerait plus rapidement que prévu, auquel cas nous devrions nous hâter de vendre.

Si, au contraire de ce qu’annoncent les sondages (qui, rappelons-le, n’avaient pas prédit l’issue du scrutin de 2016), les Républicains – et donc, le président – sortaient renforcés des élections du mois de novembre, l’indice Standard & Poor’s 500 pourrait bien reprendre la direction des 3.000 points. Inutile de préciser que nous suivrons l’événement avec attention et que nous ne manquerons pas d’évaluer la réaction des marchés.

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