Danny Reweghs

Du tout bon pour l’or

Danny Reweghs Journaliste

La tendance haussière du métal jaune est alimentée par une quête active d’autres solutions d’investissement, puisque nous sommes à nouveau confrontés à une conjoncture économique incertaine doublée d’un dérapage des déficits budgétaires, des dettes publiques et des bilans des banques centrales.

En mars, le secteur aurifère a souffert du phénomène dit de l’appel de marge – lorsque les marchés boursiers se sont effondrés, les métaux précieux ont, malgré leur statut de valeurs refuge, piqué du nez aux aussi. Il faut voir là le résultat de la ruée vers les liquidités d’investisseurs contraints de vendre des actifs pour combler des déficits ailleurs. Un mois plus tard, nous confirmons que le phénomène n’était que temporaire et que ce creux a constitué une opportunité d’achat aussi belle qu’unique.

La tendance haussière est alimentée par une quête active d’autres solutions d’investissement (qui profitera d’ailleurs aussi aux cryptomonnaies), puisque nous sommes à nouveau confrontés à une conjoncture économique incertaine doublée d’un dérapage des déficits budgétaires, des dettes publiques et des bilans des banques centrales. Les efforts déployés à l’époque de la crise bancaire furent dérisoires par rapport à ce qu’ils sont actuellement. Les déficits budgétaires vont s’avérer colossaux et les dettes, abyssales. Un contexte idéal pour l’or et l’argent. De même que pour les autres métaux précieux, dont la tendance haussière pourrait durer très, très longtemps: les gouvernements et les banques centrales ayant desserré tous les freins, les cours des métaux précieux pourraient progresser d’une manière illimitée eux aussi.

E mars, l’or a atteint son plus haut niveau en sept ans

L’argent à la traîne

A l’été 2019, l’or a franchi la résistance, cruciale, de 1.380 dollars l’once troy (31,1 grammes). Nous avons alors supposé que cette évolution amorçait une tendance haussière, dans le cadre de quoi ces 1.380 dollars deviendraient un support robuste. C’est désormais chose faite puisque pendant la crise des marchés financiers de mars, l’or a atteint son plus haut niveau en sept ans. Il nous paraît de surcroît prêt à renouer, dans les 6 à 12 mois, avec son sommet de 2011 (autour de 1.900 dollars l’once), et à franchir cette année, voire l’an prochain au plus tard, la barre mythique des 2.000 dollars.

L’existence d’une large marge de progression se déduit également du fait que l’or est très en avance par rapport aux autres métaux précieux. L’argent n’a jamais été si bon marché qu’aujourd’hui. Le rapport or/argent (nombre d’onces d’argent nécessaires à l’achat d’une once d’or) a récemment atteint 110, un record. En 1979, il s’élevait à 16; en 2011, au plus fort de la hausse du cours de l’argent de ces 10 dernières années, il ne dépassait pas 32.

Les mines aussi

Les mines d’or et d’argent accusent elles aussi un net retard. Alors que l’or avait franchi dès l’été 2019 son sommet de 2016, les mines d’or n’ont suivi le mouvement que récemment (référence: le plus connu des trackers sur les mines d’or, le Van Eck Vectors Gold Miners; ticker: GDX). Newmont, le numéro 1, et le plus grand, du secteur, fut le premier à forcer la percée, suivi en cela par son dauphin, Barrick Gold. Le rapport or/mines d’or avait atteint un sommet à 29 en 2011 et à 45 en 2016. Il est de 57 aujourd’hui.

Partner Content