Danny Reweghs

Des marchés boursiers loin de leur sommet historique

Danny Reweghs Journaliste

Hormis à Wall Street, les principaux indices boursiers de la planète sont bien en deçà de leur sommet historique.

Le 30 avril, l’indice Standard & Poor’s (S&P) 500 a atteint un nouveau record historique, à 2.945 points, battant ainsi le dernier record, de septembre 2018. D’autres indices américains, tel le Nasdaq, avaient atteint un nouveau sommet quelques jours plus tôt. En revanche, le plus vieil indice boursier du monde, le Dow Jones, n’est toujours pas parvenu à améliorer son dernier record, de début octobre 2018.

Des tendances mondiales se dégagent, sur les places boursières.

L’on parle désormais de tendances mondiales sur les places boursières: de plus en plus souvent, leur évolution est synchrone. Cela dit, elles évoluent dans une mesure différente. Ainsi les principaux indices boursiers n’ont-ils pas tous atteint de nouveaux plus-hauts. Les Bourses européennes, pour ne citer qu’elles, ne sont pas euphoriques, cette année.

Prenons l’indice Stoxx Europe 600: au premier abord, il ne se porte pas si mal. Sa dernière apogée remonte “seulement” au printemps 2015; aujourd’hui, l’indice se situe moins de 10% en deçà de ce sommet. Mais ce dernier est à peine supérieur à celui de 2007 et à celui de… 2000. A titre de comparaison: si en 2000 et en 2007, l’indice S&P 500 culminait à près de 1.500 points, aujourd’hui, l’indice phare de la Bourse américaine est à 3.000 points.

L’indice Euro Stoxx 50 a pour sa part atteint en 2000 son dernier sommet en date; il se situe pour l’heure près de 40% sous ce niveau. Et rien n’exclut qu’il ne puisse encore glisser, ressort-il de l’observation du Nikkei. La dernière fois que l’indice japonais a atteint un nouveau record, c’était en 1989; son niveau actuel est de 40% inférieur.

L’indice chinois CSI est, lui aussi – et contrairement à ce que pensent la plupart des observateurs -, bien en deçà (quelque 40% également) de son sommet historique, de 2007.

Il y a naturellement toujours des exceptions aux règles. La Bourse indienne Sensex était à la fête, récemment (lire ici).

De très nets contrastes

Cette année, les marchés boursiers européens sont parvenus à suivre la tendance – haussière – de Wall Street. Ce ne fut pas toujours le cas. Sur les 10 dernières années, les cours des valeurs du S&P 500 ont gagné en moyenne 300%, et le rendement (évolution du cours + dividendes) de l’indice s’est établi à 390%, alors que pour le Stoxx Europe 600 ce ne fut que 95% et 175% respectivement. L’Euro Stoxx 50 n’a, lui, vu les cours de ses titres augmenter que de quelque 50%, et son rendement s’est élevé à 120%.

Pourquoi de telles différences entre une part et l’autre de l’Atlantique? Parce que la croissance économique n’est pas comparable; que seuls les Etats-Unis ont vu les valeurs technologiques s’envoler; que la composition des indices européens est encore trop traditionnelle; et que, de surcroît, les bilans des banques européennes n’ont pas été suffisamment assainis. Pour toutes ces raisons, le secteur bancaire européen présente toujours une nette décote par rapport au marché (lire également notre analyse du secteur bancaire européen, ici).

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