De plus en plus de millionnaires

La croissance de l’économie mondiale a beau être plus molle cette année, la prospérité de la population mondiale ne cesse d’augmenter.

Selon une étude conduite par Deloitte, entre 2011 et 2020, le nombre de millionnaires en dollar devrait augmenter de près de 11% par an dans les pays émergents, soit plus du double du rythme du monde occidental “mature”. La Chine devrait compter à elle seule 2,5 millions de millionnaires en dollar en 2020, soit 1,2 million de plus qu’en 2011 ou un doublement en moins de dix ans. Et ce, alors que le monde occidental (USA, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, etc.) comptait en 2011 quelque 28 millions de millionnaires. Cela dit, dans le reste des pays émergents, la croissance est également solide. Au Brésil par exemple, le nombre de millionnaires devrait passer de 300.000 à un million en neuf ans. En Russie, ils devraient totaliser 1,2 million (contre 375.000 en 2011) et en Inde, quelque 700.000 (contre 300.000). Sans compter la Turquie, l’Indonésie, etc.

Le nombre de millionnaires n’est évidemment qu’une manière (efficace, cependant) d’illustrer l’augmentation de la prospérité, résultat de la dynamique de la classe moyenne en plein essor, qui souhaite consommer de plus en plus de produits et de services. Cela dit, ces biens (de luxe) doivent encore parvenir aux consommateurs chinois, brésiliens, russes et autres… Au cours de la décennie écoulée, le commerce mondial a connu une croissance historique : son rythme de croissance moyen de 5% par an est rare, voire inédit. Pour cette année, les attentes ont été tempérées : on prévoit une croissance de 3 à 3,5%.

Navires géants

Une autre illustration parfaite de l’essor des pays émergents et de la croissance soutenue du commerce international qui l’accompagne nous est offerte par l’envol qu’a connu le commerce de conteneurs au cours des dernières décennies et particulièrement des dix dernières années écoulées. Les navires porte-conteneurs sont utilisés pour transporter l’essentiel des marchandises en vrac sur les mers du monde. Le premier porte-conteneurs, le Clifford J. Rogers, remonte à 1955. L’introduction du conteneur a accru considérablement l’efficacité du transport de marchandises en mer, mais aussi sur terre.

La capacité d’un porte-conteneurs s’exprime en TEU ou Twenty feet Equivalent Unit, soit le nombre de conteneurs standard d’environ 6,10 mètres que le navire peut transporter. En février 2011, APM-Maersk, le plus grand armateur au monde de navires-conteneurs, a placé une commande pour dix méga-navires. En juin 2013, le premier a été mis en circulation. Le Maersk Mc Kinney Möller est long de 400 mètres, large de 59 mètres, haut de 73 mètres, et a une calaison maximale de 16 mètres. C’est le premier ” Triple E Klasse ” de 18.270 TEU. Ce navire géant peut donc transporter en une seule fois plus de 18.000 conteneurs sur les océans. Il y a un quart de siècle, les plus grands navires-conteneurs transportaient un peu plus de 1000 conteneurs. Autour du changement de siècle, on arrivait déjà à 3000 et en 2008, le cap des 10.000 a été atteint. Cinq ans plus tard, nous approchons donc à grands pas le chiffre de 20.000.

Ce qui représente également un défi majeur pour l’infrastructure portuaire. Car des navires géants qui ne peuvent accéder à aucun port, cela n’a aucun sens, évidemment. Cette évolution a bien sûr également des répercussions positives sur le secteur du dragage. Un secteur où les ” plats pays ” ont encore la main haute. Boskalis est le plus important groupe de dragage au monde, mais n’a pas signé une performance extraordinaire ces dernières années. Les résultats semestriels démontrent cependant que la donne pourrait à nouveau changer au cours des prochaines années (lire Flash en page 8).

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