Coup de barre pour le nickel

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Les inquiétudes entourant la croissance chinoise ont récemment fait plonger tous les métaux de base. Le nickel a néanmoins connu une évolution spectaculaire. Etant donné les restrictions sur certains marchés, nous privilégions une exposition aux sociétés minières exposées à ce métal, plutôt que d’investir dans des ETF.

L’indice Bloomberg Industrial Metals a perdu plus de 25% depuis son sommet de début mars et la plupart des métaux de base ont renoué avec leur cours du début de l’année. Ce recul s’explique surtout par les inquiétudes entourant la croissance économique en Chine, plus grand consommateur et transformateur de métaux de base, où les confinements font stagner la demande. En outre, le dollar, à l’aune de l’indice DXY, a atteint son plus haut niveau en 20 ans, ce qui pèse sur la demande de métaux de base, dont les cours sont exprimés en USD.

Le cours du nickel a connu l’évolution la plus remarquable. Le négociant chinois Tsingshan Group, qui avait misé gros à la baisse, n’a pas pu neutraliser sa position lorsque le cours a gagné 250% en deux jours, à plus de 100.000 dollars la tonne. Cette envolée a complètement perturbé les échanges sur le London Metal Exchange (LME), où des transactions pour plusieurs milliards de dollars ont été annulées. Une limite de cours a aussi été fixée. Les prix sont tombés sous 28.000 dollars la tonne à la réouverture du marché. Mais l’offre reste tendue et les stocks, faibles. Il semble acquis que la Chine multipliera les mesures de relance pour atteindre son objectif de croissance de 5,5%. Le nickel devrait ainsi être l’un des premiers métaux à voir son cours remonter. Si la transition énergétique entraîne une pénurie de nickel de classe 1, utilisé dans les batteries des véhicules électriques et qui provient principalement d’Australie et d’Amérique du Sud, il n’y a en revanche pas de pénurie de fonte brute de nickel (NPI), qui provient d’Indonésie.

ETF illiquides

Comme certains trackers sur le nickel n’étaient pas négociables pendant un certain temps, les investisseurs n’ont pu encaisser des gains théoriques souvent considérables. Or, ces bénéfices s’étaient évaporés à la réouverture du marché. Les produits dérivés ne sont donc pas toujours le meilleur choix. Les géants miniers BHP Group et Vale sont exposés au nickel. Parmi les entreprises plus spécialisées, mais plus risquées, citons Mincor Resources et IGO Ltd, qui a récemment racheté Western Areas. Toutes deux sont cotées à la Bourse d’Australie (ASX). Kuniko, spin-off de Vulcan Energy qui explore le nickel, le cobalt et le cuivre en Norvège, également cotée sur l’ASX, est intéressante aussi.

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