Ce qu’on apprend au berceau…

La gestion d’un portefeuille d’actions ne doit pas s’assimiler à un sprint mais à un marathon.

Alors que le marché attend de savoir si et comment la question grecque sera enfin tranchée, plusieurs nouveaux investisseurs subissent un premier grand test. Nous sommes heureux de lire dans la presse que de plus en plus de jeunes se lancent dans l’achat d’actions en Bourse, ce que confirment les organismes financiers. Généralement, la mise s’élève à seulement quelques centaines d’euros. Nous-mêmes avons noté ce phénomène. Lors du récent Concours Investisseurs que nous organisons conjointement à Keytrade Bank depuis de nombreuses années, nous remarquons une évolution majeure depuis plusieurs éditions déjà : les étudiants sont de plus en plus nombreux à participer. L’édition 2015 a accueilli 2000 étudiants supplémentaires.

Les jeunes ont une double motivation pour investir en Bourse. Tout d’abord bien sûr, les taux ultrafaibles sur le livret d’épargne. L’épargne ne rapporte plus, ce qui les incite à rechercher des solutions plus rentables. Les actions sont dès lors l’option la plus évidente. Par ailleurs, plus spécifiquement pour les jeunes, le débat autour des pensions suscite quelques inquiétudes. Les jeunes savent qu’ils doivent travailler plus longtemps, mais aussi que le vieillissement accéléré de la population réduit la probabilité d’une retraite confortable. De plus en plus de jeunes savent qu’ils devront eux-mêmes prévoir un complément à leur pension légale s’ils ne souhaitent pas réduire leur niveau de vie après la fin de leur carrière professionnelle.

“krash-test”

Nous espérons que le gagnant de la catégorie Etudiants du Concours Investisseurs 2015, Xander Michielsen, est un exemple pour la nouvelle génération des investisseurs en Bourse. Xander suit un Master en finances à Anvers et est actif en Bourse depuis de nombreuses années déjà. La Bourse est, dit-il, son loisir favori…

Il est vrai que le tableau est parfait… Les marchés boursiers suivent une tendance haussière depuis plusieurs années grâce aux taux faibles et donc au soutien des Banques centrales. Chacun sait, par expérience personnelle, que le premier grand test est le premier krash boursier traversé. Une sortie de la Grèce de l’Union européenne pourrait en être l’élément déclencheur. Nous verrons quelle proportion de jeunes ayant récemment découvert la Bourse restera à bord en cas de Grexit.

Le meilleur remède préventif à la gueule de bois reste sans aucun doute l’accent sur le long terme et la conviction intime que la gestion d’un portefeuille d’actions ne doit pas s’assimiler à un sprint mais à un marathon. La régularité est cruciale. Ne pas trop investir et s’intéresser aux marchés lorsqu’ils sont en hausse ? Non. Il faut aussi et surtout pouvoir investir des fonds dont on peut se passer lorsque les cours baissent et s’astreindre à un suivi régulier des marchés.

La Bourse ne doit pas être un moyen de gagner rapidement de l’argent. Les krashes sont inhérents à la Bourse comme les averses à la météo belge. Investir en actions, c’est accumuler une expérience. Les jeunes investissent en Bourse à partir d’une mise limitée et commettront sans nul doute des erreurs de débutants. Mais ils auront pris acte de ces erreurs d’ici au moment où ils auront accumulé davantage de réserves d’épargne et dégageront donc davantage de fonds pour les investir en Bourse. Toujours dans l’objectif de maintenir leur niveau de vie après l’âge de la retraite et de pouvoir transmettre un capital (généreux) à leurs (petits-)enfants.

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