Danny Reweghs

Biotech: annus horribilis ou happy end?

Danny Reweghs Journaliste

Les biotechs belges connaissent un passage à vide depuis plus d’un an, comme l’illustre le parcours récent de Galapagos. argenx pourrait toutefois venir sauver l’année avec l’approbation de l’efgartigimod aux Etats-Unis, en décembre.

La performance des actions biotechnologiques belges depuis le début de 2021 laisse à désirer. Cinq des dix cancres d’Euronext Bruxelles sont des biotechs, dont quatre font partie de notre portefeuille. Après une période très faste en 2019 et au 1er semestre de 2020, l’asthénie dure désormais depuis plus d’un an. Nous le regrettons, mais n’y voyons rien d’exceptionnel au vu du parcours sur la décennie écoulée.

L’été dernier, la décision par les autorités américaines de ne pas autoriser immédiatement le filgotinib (Jyseleca) pour traiter la polyarthrite rhumatoïde a donné un coup de massue à Galapagos, chef de file du secteur. D’autres déceptions ont suivi et le départ à la retraite du directeur, Onno van de Stolpe, symbolise la période difficile que le secteur en général et Galapagos en particulier doivent traverser.

Le secteur a toujours joué aux montagnes russes, au gré des annonces “cruciales” qui ponctuent les nombreuses années d’études cliniques, marquant la poursuite ou l’abandon du développement. Le pipeline de la plupart des biotechs étant souvent limité, ces nouvelles influent notablement le cours de l’action.

Vu les nombreuses incertitudes, pourquoi ne pas simplement s’abstenir? Nous pensons qu’en tant que leaders mondiaux du domaine, nous, les Belges, devrions chérir davantage les biotechs. Si la Belgique doit encore produire des sociétés cotées valant plusieurs milliards d’euros, ce sera très probablement dans la biotechnologie. Il n’y a pas beaucoup d’entreprises technologiques prometteuses avec un tel potentiel à la Bourse de Bruxelles.

Pour autant, nous ne répéterons jamais assez que pour réussir un investissement dans la biotech, une grande discipline s’impose: les deux mots d’ordre sont horizon à long terme (au moins cinq ans) et diversification (au moins cinq entreprises). Il faut en outre surveiller la trésorerie et ne pas vendre au premier doublement de cours. Mais les gagnants font (largement) oublier les perdants.

Verdict le 17 décembre

argenx, passée d’une capitalisation boursière de quelques centaines de millions d’euros il y a six ans à environ 15 milliards aujourd’hui, est là pour le prouver. Ce gain d’environ 2.000% sur les cinq dernières années n’a pas d’équivalent sur Euronext Bruxelles. Si nous nous sommes diversifiés dans les biotechs à l’époque, c’était aussi avec la conviction qu’au moins une (et de préférence plusieurs) d’entre elles réussirait.

Dès lors, l’on comprend l’importance de l’approbation par la FDA (en principe, le 17 décembre) de l’efgartigimod (ARGX-113) pour la myasthénie grave (MG): elle pourrait apporter le happy ending espéré. Sinon, 2021 sera vraiment une annus horribilis pour le secteur. Dans le souci d’atténuer le risque, nous avons exploité le retour du cours vers 300 euros pour alléger la position avant cette échéance. Mais nous tablons évidemment sur une décision favorable et une poursuite de la success-story.

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